Je
serais tenté de dire que La France ne souffre ni d’un manque de lois, ni d’une
carence structurelle. Elle serait victime, avant tout, d’une défaillance dans
la mise en œuvre de ses projets, et d’une mauvaise administration de ses
organes. La France coulerait par le poids de ses impostures qui auraient infiltré
ses institutions fondamentales. Ses fondations hébergeraient un parasite. Sans
un traitement efficace de ces fondations, et en l’absence d’un contrôle et
d’une évaluation en temps réel, il me semble difficile, pour un gouvernement
quel qu’il soit, de résoudre l’équation posée.
La
parasitologie est une matière complexe enseignée notamment dans les facultés de
pharmacie. Les pharmaciens ont besoin de connaître notamment le cycle de
développement d’un parasite, la structure souvent complexe de ses organes
génitaux, pour pouvoir développer et mettre sur le marché des traitements
efficaces à la disposition des prescripteurs, dans l’intérêt du malade
(l’hôte).
La
transposition de cette notion de « parasite » au milieu hospitalier,
notamment, pourrait s’avérer utile, au moins dans un but schématique et
pédagogique, accessible. Deux raisonnements théoriques et hypothétiques
mériteraient réflexion :
Un premier raisonnement, que j’estime
archaïque, consisterait à considérer, par exemple, les « directeurs »*
comme les véritables « parasites ». Plusieurs indicateurs pourraient
contribuer à justifier cette hypothèse : les courbes d’évolution des
différents corps professionnels, au sein de l’hôpital, pourraient constituer un
instrument de mesure ; cursus et parcours hospitaliers plus courts que
celui d’un praticien hospitalier ; absence d’un ordre professionnel et la
cotisation y afférant ; méconnaissance du langage technique médical ;
l’hôpital étant, sans doute, une des rares « entreprises », voire la
seule, où le « patron » ignore souvent le langage technique des
praticiens hospitaliers, et des soignants en général, sur lesquels il a pourtant
autorité fonctionnelle, autorité présentant les caractéristiques du pouvoir
hiérarchique.
(* Par « directeur », on pourrait entendre tout individu qui prétend diriger, voire commander, et
seul, un domaine d'activités ; alors qu'il n'a aucune connaissance technique (aucune
maîtrise) du domaine concerné ; et qui au mieux, décide de s’entourer des
compétences de quelques « sosies oui-ouistes ».)
Le
« parasite » rentre en contact ; se fixe ; pénètre ;
s’installe ; se multiplie discrètement et à tous les niveaux en utilisant
les organes de son hôte ; prend le pouvoir ; vous donne des ordres
contradictoires, voire illégaux et de nature à compromettre gravement l’intérêt
public ; calcule votre valeur ajoutée, uniquement financière alors même que
vous dispensez des soins ; ne calcule jamais sa propre valeur
ajoutée ; décide de vous « détruire » sans jamais prendre
conscience que c’est son hôte qui fait sa propre existence. Il existe, cependant,
des « parasites intelligents » qui cherchent plutôt une vie
harmonieuse et synergique (une symbiose) avec leurs hôtes.
Le second raisonnement me
semble plus adapté à notre époque. Tous les métiers sont aussi nobles les uns
que les autres. Mais, chaque métier comporte, hélas, ses
« parasites » ou plutôt ses impostures. Exemple : les pratiques
basées sur la ruse, le mensonge, la manipulation des instances et des
suffrages, la terreur, …etc. porteraient le sceau de l’imposture. Elles ne
reposent sur une aucune base légale. Elles ne correspondent à aucune valeur
notamment professionnelle et institutionnelle. Le recours à ces méthodes,
désuètes, semble être l’alternative trouvée pour masquer notamment une certaine
incapacité à fixer des règles précises de fonctionnement, à conduire
convenablement des projets ambitieux (ce qui réserve quelques surprises
inattendues à la fin d’un « chantier »), à user des outils modernes
de gestion (planification, responsabilisation, …etc.), …etc. Sans doute,
s’agirait–il d’un aveu d’incompétence et d’impuissance.
Ces
mêmes impostures, et leurs subalternes, tentent ensuite de « marginaliser »
toutes les voix résistantes mais, en vain. La confrontation de deux positions
divergentes s’exprime souvent par le rejet de celui (celle) qui souhaite
sauvegarder sa pensée et l’exprimer en toute liberté, en la partageant avec des
personnes appartenant à différents corps professionnels (personnes qui se
reconnaissent dans cette même pensée).
Mais,
le réel reprend rapidement sa place dès lors que l’on consulte les rapports
d’inspection, l’on tente de soumettre aux instances les graves
dysfonctionnements, l’on souhaite que l’intervention des résistants figurent
dans les procès-verbaux, l’on mesure la motivation des acteurs de terrain à
siéger et/ou assister aux réunions des instances, l’on demande les causes de la
fuite des compétences, … etc.
On
dirait qu’on aime bien contempler et continuer d’adorer les conséquences des
causes qu’on s’inflige.
Enfin,
ce n’est que mon avis.