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vendredi 16 janvier 2015

La France de 2015 : les leçons d'un drame


« Mandataire du peuple, je ferai ce que je croirai le plus conforme à ses intérêts. Il m’a envoyé pour exposer mes idées et non les siennes. »

Condorcet, 1791

Si l’on croit les différents canaux de communication (la presse), et sauf erreur de ma part qu’il conviendrait alors de bien vouloir excuser,

L’Homme (femme et homme) a fondé une famille, une tribu, un peuple, une population, une nation, un Etat. Mais, il semble être toujours à la recherche d’un gouvernement.

On dirait que l’Homme adore contempler les conséquences de ses erreurs.

La France, notamment, préfèrerait-elle la gestion des crises à celle des alertes et de la prévention ?

En ce début d’année 2015, un drame se produit sur le sol français. Aucun argument ne peut le justifier. Il y a lieu de tenter d’identifier ses causes réelles et de les analyser. Avant de mettre en œuvre, de façon effective, des mesures correctives et surtout préventives. Le but étant de supprimer le risque ; du moins le minimiser. Pour éviter qu’un nouveau drame ne se reproduise.

Fin de l’année 2014, la minimisation des prodromes et l’ignorance des signes d’alertes

La France semble effritée. Le processus de son délabrement est amorcé de longues dates. Des tensions sont enregistrées dans plusieurs domaines (politique, social, économique, etc.). Des citoyens, dont des policiers et des inspecteurs de santé publique - médecins et pharmaciens -, se suicident (Cliquer ici). Le malaise est général. Le désordre a pénétré toutes les institutions de l’Etat. Et notamment l’Education, la Justice et la Santé. Trois missions régaliennes interdépendantes qui s’émiettent. Celles-ci sont rudement touchées. Elles sont en souffrance. Dans l’indifférence quasi-générale. Un déni de réalité. Malgré les alertes ascendantes orales et écrites des citoyens.

La voix des citoyens est inaudible. Leur écrit est invisible. A ce décor s’ajoutent la confusion linguistique et la paralysie du droit.

Début 2015 : le drame. Et une démarche citoyenne détournée de sa finalité initiale

Le drame survient.

Une démarche citoyenne s’organise spontanément. Le politique s’y invite. Les slogans, offrant de multiples interprétations possibles, s’affichent. La lucidité cède à la légitime émotion.

Brusquement, les entrepreneurs de la désunion appellent à l’union. Les promoteurs de la haine se déguisent en plaideurs pour la paix. Les éditeurs de la violence structurelle se transforment en hauts parleurs de l’apaisement. Les censeurs d’hier se seraient convertis en prédicateurs de la liberté.

De la liberté d’expression notamment.

La marche citoyenne serait récupérée, parasitée, par un carnaval politique. Dont certains éprouvent quelques difficultés à endosser le costume, malgré leur tentative d’essai.

L’hypocrisie dévoile la médiocrité.

Après les païens, les chrétiens, les juifs… Persécution chronique des musulmans. L’urgente institutionnalisation, la nécessaire rationalisation

Une partie des citoyens est davantage stigmatisée. Je pense notamment à la communauté arabo-musulmane. Et à celle à l’« apparence » arabo-musulmane. Devrais-je être chrétien pour pouvoir défendre les chrétiens, juif pour défendre les juifs, musulman pour défendre les musulmans ? Il y a donc lieu d’éviter d’essayer de m’attribuer telle ou telle appartenance vraie ou supposée à telle ou telle croyance religieuse ou autre ; comme je l’ai rappelé dans mon dernier article intitulé : « Réponse à Luc BESSON suite à votre lettre aux musulmans : Un casier judiciaire chargé serait-il mieux qu’un C.V. fourni ? » (Cliquer ici)

Après les périodes de persécution des païens, des chrétiens, des juifs, etc., le début du XXIe siècle aurait été celui de la persécution des musulmans. Cette persécution est encouragée par la confusion linguistique promue par certains journalistes et quelques politiques. Sans doute à cause de leur ignorance, de leur méconnaissance de la langue arabe littéraire, de leur suffisance, de leur paresse intellectuelle. Par exemple, le mot « Djihad » est vidé de son sens originel. L’objectif est déformé. On ignore même la différence entre « mouslim » et « moumin ». Par un emploi inapproprié du mot « islamiste », on jette le trouble dans les esprits en établissant un lien, sémantique et psychologique, entre « islam » et comportements déviants. Etc.

A mon sens, les citoyens de confession musulmane seraient d’abord victimes de leur inertie. De leur acceptation de la fatalité. De leur résignation. De leur propre organisation désordonnée. Ils souffriraient de l’absence d’une autorité véritable qui pourrait sérieusement les représenter. La désignation de cette autorité ne saurait être ni descendante ni téléguidée. Cette autorité devrait pouvoir bénéficier d’une indépendance intellectuelle, politique, religieuse, financière et morale. La foire devrait céder à l’institutionnalisation de la discipline. Voire même à l’instauration de véritables structures d’études théologiques. La précision devrait supplanter l’approximation. Il en va de la renaissance des valeurs de la civilisation arabo-musulmane.

Liberté d’opinion et son corollaire la liberté d’expression : une justice de patriciens dictée par l’exécutif ?

Suite à la légitime émotion inhérente au drame, le politique ne pourrait cependant s’adjuger le droit d’imposer, dans un schéma préconçu et simple, le même mode de pensée à tous les divers individus qui composent la mosaïque de la population.

Que signifie finalement la liberté d’expression ? La confusion est totale. Elle mériterait, peut-être, une saisine du Conseil Constitutionnel via une question prioritaire de constitutionnalité.

Il est pour le moins surprenant d’entendre aujourd’hui les propos du Ministre de la justice, et Garde des sceaux, selon laquelle « On peut tout dessiner, y compris un prophète [des musulmans] parce qu’en France, pays de Voltaire et de l’irrévérence, on a le droit de se moquer de toutes les religions ». Alors qu’il y a encore quelques mois, cette même Ministre exprimait publiquement son mécontentement, c’est peu dire, lorsqu’elle avait été, elle-même, caricaturée. Sa susceptibilité devrait-elle être mieux prise en compte que celle de plusieurs millions de musulmans dans le monde ? Par ailleurs, elle semble ignorer l’abolition, de fait, des frontières inhérente aux moyens actuels de communication.

En France, n’a-t-on pas récemment censuré d’autres ouvrages qui traitent pourtant du même sujet (sur les musulmans) ? N’a-t-on pas interdit, à titre préventif, à un artiste de se produire parce que l’exécutif, notamment, jugeait son humour détestable ? N’a-t-on pas également instauré, par une source indirecte du droit, un « devoir de réserve » dont le principe est lui aussi appliqué de façon aléatoire à certains citoyens - fonctionnaires - ?

Et que penser de cette récente circulaire spéciale donnant des injonctions exceptionnelles aux procureurs de la République ? Comme si ces derniers, en temps « normal », ne faisaient preuve de « fermeté ». Certains ne pourraient-ils y percevoir un aveu d’un éventuel laxisme du Ministère public ?

Des voix divergentes, à celles des maîtres de la parole, que l’on voudrait faire taire en les réprimant devant les tribunaux, déjà surchargés, et en publiant de nouvelles « lois ». Et avec une réactivité inhabituelle. Les juges croulent déjà sous les textes et les dossiers. On se croirait à l’époque du bas-Empire romain. Ou alors, il s’agirait, peut-être, d’une justice des nouveaux patriciens menée au détriment des nouveaux plébéiens. Si tel est le cas, il serait temps de convoquer, à nouveau, les décemvirs.

L’exécutif devrait-il dicter le sens de la lecture du droit existant ?

Mais, il semblerait que lorsque le droit bavarde, les citoyens ne lui prêteraient plus qu’une oreille discrète. L’inflation des textes provoquerait le déclin de la loi.

Liberté d’expression : avis personnel

A titre personnel, je considère la liberté d’expression comme un droit inaliénable et inconditionnel. Je lutterais pour que mon adversaire puisse tout me dire, y compris de ce qu’il y a de plus détestable. Il m’appartiendrait ensuite de lui répondre par le verbe et la plume. Sans violence, physique notamment. Car celle-ci pourrait être interprétée comme la matérialisation, le reflet, d'un manque d’arguments.

Toutefois, ma conception de la liberté ne me donne pas le droit d’en user dans le seul but de nuire à autrui, de le provoquer sans cause fondée, de le tourner publiquement en dérision de façon déraisonnable et irresponsable. La question fondamentale à poser devrait être : quel est le bénéfice escompté que je recherche par l’usage de cette liberté d’expression ? Ma liberté s’arrête là où commence celle de mon voisin. Pourquoi attaquer, gratuitement, les valeurs profondes de mon voisin ? Un curseur à placer à sa juste position.

Chaque citoyen, bien que libre, devrait faire de cette liberté un bon usage. De ne pas en abuser.

Le droit positif a consacré ce droit. Mais, ce même droit positif a également sanctionné l’abus de droit. La première finalité du droit est de veiller à préserver la paix sociale. Il y a lieu de ne pas mépriser non plus le droit naturel des gens.

Dans un corps humain, lorsqu’une cellule refuse d’arrêter sa croissance au contact du périmètre - du domaine - des autres cellules, elle provoque une tumeur voire un cancer.

Interventions militaires étrangères : une consultation populaire obligatoire et préalable ?

Tout Etat est souverain. Mais, que penser des interventions, notamment militaires, sur des territoires étrangers de tel ou tel autre Etat ? Parfois même de façon unilatérale et en violation du droit international ?

Nos représentants devraient-ils nous consulter avant de déclarer la guerre sur d’autres territoires ? Avant de déranger d’autres peuples et d’agresser leurs us-et-coutumes en voulant leur imposer, brutalement par la force et la coercition, des modèles différents construits ailleurs et lentement durant plusieurs siècles ; des concepts exportés auxquels ces peuples envahis ne sont pas préparés ? Avant de tuer des civils innocents (enfants, parents, grands-parents, etc.) ; mais dans ce cas, ils nous répliquent souvent : ce sont des « dommages collatéraux »… ?

Un Etat qui s’engage dans une guerre ne mettrait-il pas sa population en danger en exposant celle-ci à des ripostes adverses ? Le consentement de cette population ne mériterait-il pas d’être préalablement recueilli avant de s’engager dans une guerre ?

Pourquoi ne pas aménager des zones de guerre où seuls les décideurs, de cette guerre, iraient s’affronter selon des modalités à définir en mettant en jeu leur propre vie ?

Les points que je viens d’aborder ne sont pas exhaustifs. Mais, tel est le sens de ma réflexion.

Ces quelques lignes sont une invitation à une réconciliation avec la rigueur d’analyse de tel ou tel phénomène simple en apparence, mais complexe en réalité.

Contemplons ce que Montesquieu soutenait dans son ouvrage « De l’esprit des lois » : « Le grand avantage des représentants c’est qu’ils sont capables de discuter les affaires. Le peuple n’y est point du tout propre, ce qui forme un des grands inconvénients de la démocratie. »

La démocratie qui est aussi « le pire des régimes, à l’exception de tous les autres » selon Winston Churchill.

Enfin, dans son livre intitulé « L’empire de la honte », paru en 2005 chez Fayard, Jean Ziegler évoque plusieurs thèmes et notamment : « du droit au bonheur », « le fantôme de la liberté », « la rareté organisée », « la violence structurelle », « l’agonie du droit », « la barbarie et son miroir », « des armes de destruction massive : la dette, la faim », « la reféodalisation du monde », « les droits de l’homme c’est bien, le marché c’est mieux ! »… Il rappelle notamment une citation de Régis Debray : « Le choix est entre un empire exaspérant et un Moyen Age insupportable. »

On dirait que l’Homme refuse d’apprendre par l’erreur.

Ignorer son Histoire, les Histoires des autres, nous condamne à la revivre.

Sous toutes réserves.






mercredi 14 janvier 2015

Réponse à Luc BESSON suite à votre lettre aux musulmans : Un casier judiciaire chargé serait-il mieux qu'un C.V. fourni ?


Cher Monsieur Luc BESSON,

 

Mots clés : Je m’appelle « Amine ». Citoyen Français ; origine Marocaine ; « bac + 10 » ; parcours hospitalo-universitaire français ; Hôpital public ; cassure de ma trajectoire ; mis au placard depuis 10 ans ; censure de mes alertes (sur les médicaments et mes conditions de travail) ; comparé aux jeunes des banlieues ; ma messagerie professionnelle coupée ; réception d’un e-mail qui ressemble à des menaces de mort ; la presse de la haute sphère informée mais muette ; le politique et la justice ont détourné le regard... Mon seul tort : je respecte trop les lois de la République.

 

J’ai lu avec attention votre lettre, adressée aux « musulmans » suite aux récents drames, qui a été publiée le 10 janvier dernier dans le journal Le Monde (Cliquer ici). J’ai donc l’honneur de vous répondre. Bien que j’aie toujours refusé de répondre, et continue de refuser, à cette question souvent posée : « Quelle est ta religion ? » A mon sens, elle relève en effet non seulement du domaine privé mais plus encore : du périmètre intime (Cliquer ici). Je vous envoie donc cette bouteille à la mer. Via le « Grand Bleu ». Car, de ma position de citoyen de bas, je ne suis pas certain que la presse de la haute sphère accepte de publier ces quelques lignes qui vous sont personnellement destinées.

Les faits que je subis depuis de nombreuses années pourraient alimenter le scénario d’un film. A cause de ces faits non exhaustifs ci-dessous cités (rappelés), un esprit fragile aurait pu commettre l’irréparable et l’inconcevable (Suicides, etc.). Aucun argument ne saurait justifier l’inqualifiable. La gestion sérieuse d’un drame, des risques, appelle toutefois à s’interroger sur les causes réelles de tel ou tel phénomène. Pour que le risque soit minimisé voire supprimé. Pour que chacun puisse vivre en paix.

Je ne me sens représenté ni par les religieux de telle ou telle communauté, ni par les Parlementaires (députés et sénateurs), ni par autre personne. J’espère donc pouvoir être auditionné par la commission parlementaire annoncée suite audit drame. Mon éventuelle contribution pourrait s'avérer utile ; c'est l'une des raisons qui m'a poussé à écrire cette lettre ouverte.

Je m’appelle « Amine ». Et, j’ai un « bac + 10 ». Au moins. (Cliquer ici)

Bien que je sois originaire du Maroc, et non des « banlieues », je me suis reconnu dans plusieurs phrases que vous soutenez à juste titre : « …en bossant, en étudiant, en prenant un crayon plutôt qu’une… ». Je m’appelle « Amine ». Et, je suis toujours rayé des plannings. L’hôpital public français préfèrerait prendre soins, d’abord, d’un casier judiciaire chargé ; plutôt que d’un Curriculum vitae (C.V.) bien rempli (plusieurs pages). Je disais donc, j’ai un « bac + 10 ». Au moins. Avec plusieurs diplômes. Et des publications nationales et internationales dans des revues avec comité de lecture. Mon parcours français est hospitalo-universitaire (Angers, Toulouse). Il englobe trois concours nationaux des plus sélectifs.

Vous avez raison Monsieur Luc BESSON : « La démocratie a ça de bien qu’elle t’offre des outils nobles pour te défendre. »

Mais, depuis bientôt dix ans, je ne peux plus exercer mon métier – que j’ai choisi par conviction - au sein de l’hôpital public dans lequel je suis affecté depuis septembre 2002. Après avoir obtenu les diplômes nécessaires et la reconnaissance de mes pairs et de mes Condisciples. Je suis dans un « placard ». Je suis jeté dans les oubliettes, face à un vestiaire du personnel. Depuis, j’attends. Désormais, mon métier s’appelle « Attendre ».

C’est pourtant le Ministre de la santé qui m’a nommé dans cet hôpital à titre permanent (titulaire) depuis 2005. Mes travaux à l’hôpital ont reçu une reconnaissance interne et externe.

Mes détracteurs, de dimension locale, me reprochent mon respect des Lois de la République Française. Ils le font même par écrit. Ils n’ont pas peur. L’impunité leur est garantie d’avance. Selon cette bande, je serais trop rigoureux. Alors que je manipule des médicaments (des poisons potentiels). Dont le mésusage génère près de 18.000 morts par an. (Cliquer ici) et (Cliquer ici) et (Cliquer ici)...

Faute de pouvoir me coller l’étiquette « Intégriste Religieux », ils ont tenté de me désigner comme un « Intégriste de la Réglementation ». J’ai commis le seul tort de refuser d’exécuter des ordres manifestement illégaux et de nature à compromettre gravement l’intérêt public. Et de dénoncer mes conditions de travail, pour le moins, difficiles. En somme, j’ai commis le seul tort de vouloir être et rester pharmacien (praticien hospitalier) ; en étant un citoyen français à l’« apparence » arabo-musulmane.

Vous pouvez constater, par vous-même, en parcourant plusieurs articles de ce blog. Des articles de presse s’accumulent depuis 2007 (Cliquer ici). Ainsi que ceux de la presse sportive (Cliquer ici).

L’autre presse, qui ne cesse de stigmatiser publiquement et de façon chronique l’immigré du Sud à l’apparence arabo-musulmane, est au courant. Elle aussi (Cliquer ici). Mais, elle est restée muette, dans mon cas. Trop gênant. Insupportable de montrer l’ascension, par le travail, d’un immigré « bronzé ». Impensable de révéler les causes de la cassure de sa trajectoire. De sa chute. Dans le même temps, cette même presse alerte sur la montée des partis politiques extrêmes. Mon cas pourrait réduire leur théorie à néant.

Un jeu ambigu au service d’une thèse obscure.

Le politique, du sommet de l’Etat Français jusqu’au niveau local, est informé. Par lettres recommandées avec avis de réception, notamment. Et depuis de longues dates : Monsieur Nicolas SARKOZY, Madame Roselyne BACHELOT-NARQUIN – originaire de la même faculté de pharmacie que moi -, Madame Rachida DATI. Puis, Monsieur François HOLLANDE, Madame Marisol TOURAINE, Madame Christiane TAUBIRA, Monsieur Manuel VALLS. Tout comme Monsieur Gilles BOURDOULEIX, maire, député, et président du conseil de surveillance (ancien conseil d’administration) de l’hôpital. Etc. : les autres. (Cliquer ici)...

La justice, elle, a préféré détourner le regard suite à mes plaintes. Elle a mis le couvercle sur la chose. Mon troisième avocat (sur les six qui se sont succédé depuis 2007) m’a pris mon argent en exigeant un paiement à l’avance (environ 8000 euros). Puis, il m’a abandonné. Il serait tombé sous le charme du front de Marine. Il siègerait maintenant au Parlement. Il ne mériterait pas ses deux « ailes ». Rien que les frais d’avocats avoisinent les 50.000 euros depuis 2007. J’ai fini par assurer, seul, ma défense sans le ministère d’un avocat. (Cliquer ici) et (Cliquer ici) et (Cliquer ici)...

La bande locale a tenté de me faire partir et de me faire sanctionner par le Ministère de la santé, puis par l’ordre national des pharmaciens, puis par la justice. En vain.

Lorsqu'il a raison, et malgré les preuves écrites les mieux établies, indépendantes et règlementaires en tout premier lieu, le citoyen à l’apparence arabo-musulmane ne peut espérer que le « match nul » lorsque son adversaire est composé de citoyens à l’apparence française de « souche ».

Un médecin de l’hôpital, nouveau et non titulaire, compare mon comportement à celui des « jeunes de banlieue issus de la diversité ». Selon ce médecin, que je ne connais pas, je serais comme ces jeunes « culturellement violent verbalement et physiquement »… doté d’une « susceptibilité maladive »… Incapable de « s’intégrer » comme les « asiatiques »(Cliquer ici)

Octobre 2013, un autre médecin de l’hôpital, membre de la direction, m’adresse, publiquement, via la messagerie interne de l’hôpital ceci :

« …, et pour un donneur d’Alerte [sur les médicaments et mes conditions de travail indignes] et si tu comprends l’arabe littéraire, je te conseille de lire « Al Moutanabi », celui qui s’est déclaré prophète et justicier tu verras comment il a fini. » Le jour même, un autre médecin m’appelle pour me rappeler - m’alerter - que ledit « Al Moutanabi » a été tué !

On dirait des menaces de morts. J’ai déposé plainte en octobre 2013. Je suis toujours dans l’attente de la réponse du procureur de la République. Mais, je n'attends plus rien de ce côté. Je ne suis plus un réclusionnaire de l'illusionnisme et du mirage des inscriptions gravées sur les frontons de la République. D'ailleurs, je ne prends plus part à tel ou tel vote ; les raisons de ma décision ont été publiées, en partie, par la presse locale il y a quelques mois.

Récemment, le nouveau directeur de l’hôpital a, toutefois, accepté que je commence des études de droit dans le cadre de la formation médicale continue obligatoire - développement professionnel continu - (ce n’est pas une reconversion professionnelle). Et je viens d’être promu au 9ème échelon. Par arrêté ministériel. Un nouveau et petit espoir.

Aujourd’hui, je reste dans mon coin. On continue de me verser mon salaire de base de praticien hospitalier. Un revenu qui a été cependant amputé de plusieurs autres indemnités légales (par ailleurs versées aux autres praticiens hospitaliers).

« Pas bouger, chien, chien… » ! Vous, Monsieur Luc BESSON, avez dit : « humilié ».

On me traite comme un moins que rien. Un animal a plus de chance que moi. (Cliquer ici)

Je me suis armé de patience. En contemplant mon parcours que je ne peux plus mettre, in situ, au service des patients et de l’intérêt général. Et en armant ma plume de cartouches.

Sans préavis, à trois reprises, ma messagerie professionnelle a été coupée. Me privant ainsi de tout lien avec mes collègues durant de longues périodes. Une prison. Une cellule d’isolement.

Vous, Monsieur Luc BESSON, parlez de « mur ».

Mon premier livre, sorti en mai 2013, s’intitule « Le Spectre de l’Isotèle ». Je n’ai pas trouvé ce terme « Isotèle » dans mon dictionnaire. On devrait pourtant songer à le réintroduire. Il est d’actualité. Il se réfère à une personne qui n’est ni entièrement étranger, ni pleinement citoyen. Ce livre n’a pas été promu par les hauts parleurs du premier cercle (Cliquer ici). Voici un extrait de ce livre :

« Luchar es mi destino (lutter est mon destin)…

Un mur de verre… ce mur est sourd et muet. Je n’ai su lui parler qu’avec mon regard… Ce mur-écran, c’est comme un voyage sur place, dans le temps et dans l’espace, qui devient possible par un simple regard à travers ce mur-frontière. Ce mur-prison. Impuissant…

Je dirais même que sa souffrance me rassure. Elle me donne l’illusion que je suis à l’abri…

Au fond, ai-je vraiment envie d’intervenir pour aider mon ami ? J’ai sans doute peur. Ou peut-être que mon inertie ne serait que l’expression de mon profond désir de repos et de tranquillité. Pourquoi sacrifier un moment tant attendu ? Ou peut-être que mon indifférence ne serait que la traduction de mon aveuglement démissionnaire, que le témoin de ma réceptivité à la manipulation, que le marqueur de mon esprit corrompu ou de mon sadisme latent. L’amitié est souvent une notion galvaudée. Souvent, l’amitié de façade, la fausse amitié, cède à la véritable trahison

Mon ami Amine a l’apparence d’un métèque. Il est de la même espèce que les lions de l’Atlas. Ceux qui n’avaient point hésité à rejoindre De Gaulle en même temps que les aventuriers et les boiteux…

De façon inattendue, je ne sais par quel miracle, je vois Amine se redresser. Je suis surpris tout autant que la bande…

Avec la pointe de sa plume, mon ami tente d’extraire et d’évacuer les nombreuses et diverses lames tranchantes des couteux plantés par-derrière, insidieusement, sournoisement, à plusieurs reprises, par la main invisible. Son bouclier n’est qu’une simple pointe de plume qui, spontanément, … L’encre devient son pansement. Il s’en sert pour colmater les brèches de ses fissures invisibles

Il écrit, donc il existe. Mon ami prend conscience de sa chance. Il a appris à lire et à écrire dans la langue du pays. Il a su embrasser la langue de Marianne. Il a su caresser sa trame. Ce n’est, peut-être, pas le cas de tous ses semblables. Je vois quelques jaloux à la technique de drague rodée mais néanmoins douteuse…

Mon ami se découvre. Il découvre son armure. Il remarque que ses mots deviennent des projectiles. Ses phrases des flèches et des missiles. Son verbe est la seule arme qu’il lui reste. Il n’a guère d’autres choix possible. Alors, de son cachot, il écrit. Il résume, bien que le mur lui reproche souvent de trop écrire. De trop le noircir… »

Adèle m’a écrit une lettre suite à la parution de ce livre (Cliquer ici).

Sans signe de votre part, j’émettrais l’hypothèse que cette lettre ne vous est pas parvenue, à cause d'une éventuelle nouvelle censure.

 

Dans l’attente, en vous remerciant et en restant à votre disposition,

Avec mon profond respect,

Amine UMLIL

 

Copie à la presse et notamment :

-     Le Monde

-     Agence France Presse

-     Envoyé Spécial

-     Le Figaro

-     Le Parisien

-     Le Point

-     Le Nouvel Observateur

-     Libération

-     Ouest-France

-     Courrier de l’Ouest