Pages

mercredi 25 novembre 2015

La guerre et ses deux miroirs : des décideurs unis dans leur bulle


Un professeur des relations internationales vous dirait : « un Etat n’a ni ami, ni ennemi ; il n’a que des intérêts ».

Si l’on croit la presse,

Face à la « barbarie de la guerre », la tentation d’une « barbarie juridique » serait forte.

Et comment faire lorsque votre représentant, le maire et député, évite de répondre à vos interrogations ; à votre alerte lui rappelant un enseignement du passé ? (cf. l'exemple d’une lettre ouverte jointe ci-dessous)

Aucun argument ne peut justifier la violence. Mais, la compréhension d’un phénomène est nécessaire. Une telle analyse des causes ne saurait être confondue avec une justification.

Comment espérer l’acceptation d’un citoyen de confession musulmane, ou ayant l’« apparence arabo-musulmane », dans un pays de tradition chrétienne qui aurait osé rayer, d’un trait de plume, son passé construit durant plusieurs siècles ?

Ce pays aurait cherché « l’homme nouveau ». Il aurait eu cet « enfant » qu’il aurait tant façonné durant une longue gestation ; une créature qui ne croirait plus en rien, ni même en elle-même. Puis un deuxième « enfant » dont la conception remonterait au moins aux années 1990 (deuxième guerre du Golfe).

J’ai le souvenir d’une France aimée de l’autre côté de la rive sud.

Le seuil est aujourd’hui atteint. Je prends donc la parole. Car ma légitimité est double. J’ai grandi dans une Monarchie (Maroc) et je vis dans une République (France). Au-delà de mon parcours (Cliquer ici), je connais, dans leurs intimes profondeurs, les deux civilisations : arabo-musulmane et occidentale. J’ai puisé ce qu’il y a de meilleur dans ces deux mondes.

Ma légitimité serait, du moins, supérieure à celle de ce commentateur qui n’a jamais franchi la frontière. Elle serait aussi plus grande que celle de cet « imam choisi », par ledit commentateur, alors que ledit « imam » éprouve de sérieuses difficultés à s’exprimer dans la langue de son pays d’accueil : à la syntaxe déformée se conjuguent des problèmes de grammaire et de ponctuation.

Ledit commentateur ne cesse pourtant de nous relayer les affirmations des femmes et hommes politiques selon lesquelles la maîtrise de la langue française serait le premier pilier de « l’intégration ». La contradiction serait permise dans ce cas. C’est que le coup est double. Il est sournois et pervers. L’impression de donner la parole aux citoyens de confession musulmane se transforme en une scène de caricature improvisée par une imposture présentée comme étant représentative de ces citoyens. Une utilité comique.

Actuellement, un projet de révision de la Constitution du 4 octobre 1958 serait envisagé. Le Congrès serait préféré au référendum.

Par ailleurs, il aurait été suggéré d’éviter le contrôle a priori de la loi, concernant l’état d’urgence, par le Conseil constitutionnel. Le contrôle de constitutionnalité serait alors limité au seul cadre d’un contrôle a posteriori dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

J’aimerais tant connaître l’avis de Monsieur le président du Conseil constitutionnel, Monsieur Jean-Louis DEBRE. Ce nom résonne plus que jamais. Il me renvoie à l’un des artisans de notre actuelle Constitution.

C’est l’occasion de rappeler que l’œuvre de la QPC demeure inachevée. Les deux « filtres », qui ne cessent d’ailleurs de se plaindre de leur manque de moyens, se chargeraient de la « censure » des questions sensibles. Des exemples sont disponibles. Un tel principe de « filtre » aurait d’ailleurs été finalement supprimé par des Etats de droit tels que l’Allemagne et l’Autriche. Mais, j’ai conscience que, pour une partie de ses citoyens, la France serait devenue, avant tout, un pays de déclaration des droits.

A mon sens, la solution serait ailleurs.

En début d’année 2015, au mois de janvier, je suggérais un autre angle de vue dans l’article intitulé « La France de 2015 : les leçons d’un drame ». (Cliquer ici)

Concernant l’intervention militaire française en Syrie, le 8 septembre dernier, je sollicitais notre maire et député dans la lettre ouverte suivante :
« Le 8 septembre 2015
Lettre ouverte
Monsieur (...),
Député, maire de (...)

Monsieur le député,

Si l’on croit la presse, un débat au Parlement serait prévu le 15 septembre 2015 concernant une éventuelle intervention militaire française en Syrie.
J’ai donc l’honneur de vous interpeller suite à ces récentes annonces.
Qu’en pensez-vous ?
Sans présumer de mon éventuel avis sur ces sujets, serait-il possible de rappeler juste un fait ?
Sauf erreur de ma part qu’il conviendrait alors de bien vouloir excuser, le 28 février 2005, le Parlement s’est réuni en Congrès à Versailles. L’objet de cette réunion concernait la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité constitutionnel européen. Elle a été adoptée par 730 voix contre 66.
Or, quelques mois plus tard, le 29 mai 2005, le référendum relatif à ce traité établissant une Constitution pour l’Europe a mis en évidence un décalage entre les citoyens et leurs représentants. En effet, alors que la majorité des parlementaires, députés et sénateurs, avaient approuvé le projet, environ 55% des électeurs l’ont rejeté.
Par ailleurs, ce débat serait-il l’occasion de lister les véritables causes à l’origine de la situation actuelle ; celle des réfugiés notamment ?
Vous serait-il possible de relayer ces interrogations ?
Dans l’attente d’une éventuelle réponse de votre bienveillance, et en vous remerciant,
Je vous prie de bien vouloir recevoir, Monsieur le député, l’expression de mes respectueuses salutations. »

Le mandat impératif pointerait à l’horizon.

Et comment qualifier un monde qui laisse des enfants faire la guerre ?

Les mots de la chanson du groupe Ska-p intitulée « niño soldado » - enfant soldat - appellent aussi une attention toute particulière. A voir tout en lisant et en écoutant. (Cliquer ici)

Pour le surplus, il y a lieu de rappeler également et notamment cet article publié en mai 2012 intitulé : « Laïcité et culture religieuse : quelle place au sein de l’école publique ? ». (Cliquer ici)