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dimanche 24 mai 2015

Grossesse et malformations congénitales présumées d'origine médicamenteuse : quelques notions à titre préventif


Mise à jour du 28 mai 2015

Un point d’information du 26 mai 2015 de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) concernant le renforcement des conditions de prescription et de délivrance des spécialités à base de Valproate et dérivés du fait des risques liés à leur utilisation pendant la grossesse. Cliquer ici

Article initial du 24 mai 2015 (cf. ci-dessous)

« Enfants-Thalidomide »…

« Enfants-Dépakine »…

« Enfants-autre médicament tératogène »…

A toutes les femmes, à tous les hommes, en âge de procréer…

Si l’on croit la presse, une femme aurait donné naissance, suite à deux grossesses successives, à deux enfants porteurs de graves malformations congénitales. Celles-ci seraient la conséquence du traitement antiépileptique pris par cette patiente durant ces grossesses (DEPAKINE®, valproate de sodium). Ledit traitement est dit tératogène. Son avocat aurait récemment porté plainte. Cliquer ici

On se croirait au milieu du siècle dernier. Un médicament, le thalidomide, avait donné naissance à des enfants ressemblant à des phoques ; d’où le nom de phocomélie attribué à cette malformation du XXème siècle. Une affaire qui était déterminante dans la création de la pharmacovigilance. Ce médicament a fait son retour malgré son histoire. Depuis quelques années, il est prescrit dans certaines pathologies bien ciblées ; et sous conditions très strictes avec notamment une surveillance rapprochée des personnes en âge de procréer…

Ne connaissant la récente affaire (DEPAKINE®, valproate de sodium), j’éviterais donc tout commentaire la concernant.

Cependant, un rappel de quelques notions, relevant désormais d’un exercice normal – presque routinier - de la pharmacovigilance, s'avère nécessaire. Il s’agit d’un aperçu non exhaustif des règles que tout citoyen, toute femme et tout homme en âge de procréer, devrait connaître.

Ledit avocat semble s’étonner des mentions figurant, en 2006, dans le dictionnaire non exhaustif des médicaments, le VIDAL® : « Mais dans le VIDAL, et ce, jusqu’en 2006, on pouvait lire au paragraphe concernant la grossesse : « Chez une femme épileptique traitée par le valproate, il ne semble pas légitime de déconseiller une conception. ». »

Précisons, toutefois, que dès la version de 1990, le VIDAL® indique notamment « quelques cas de polymalformations et de dysmorphie faciale ont été rapportés. La réalité et la fréquence de ces effets ne sont pas clairement établies à l’heure actuelle. Cependant, sur la base d’une étude isolée, le valproate de sodium semble induire préférentiellement des anomalies de fermeture du tube neural : myéloméningocèle, spina bifida, … malformations dont le diagnostic anténatal est possible. La fréquence de cet effet est de l’ordre de 1 pour cent... ».

En ce mois de juin de cette même année 2006 évoquée par l'avocat, la revue nationale avec comité de lecture, Le Pharmacien Hospitalier, publie mes deux travaux menés (pharmacovigilance et circuit du médicament) depuis mon arrivée au centre hospitalier. Deux publications dont celle intitulée : « La pharmacovigilance dans un Centre Hospitalier Général : modalités pratiques de mise en place, résultats et actions d’améliorations ».


Je vous laisse le soin de découvrir :

Un premier extrait traitant du « droit pour le malade à l’information, un droit et un devoir pour le médecin… »


Un deuxième extrait rappelant les « anomalies » constatées dans le « Vidal » ; « En 2003, 55% des anomalies détectées exposaient les patients à un risque d’erreurs médicamenteuses, dont certaines potentiellement graves… »


Un troisième extrait soulignant les difficultés d’accès des prescripteurs au Vidal® et à ses versions mises à jour


Un quatrième extrait insistant sur le fait que le Vidal® ne saurait être la seule et unique source d’informations pour les professionnels de santé


Un cinquième extrait relatif aux mesures prises pour « combler ces insuffisances dans notre établissement… »


Et un sixième extrait traitant justement des « questions grossesse ». Grâce à des données mises à jour régulièrement, nous aidons les prescripteurs dans l’évaluation du rapport bénéfice/risque de tel ou tel médicament notamment avant sa prescription durant la grossesse ; dans l’évaluation du risque lorsqu’une jeune femme se découvre enceinte (grossesse inattendue) alors qu’elle est sous traitement ; les hommes peuvent aussi être concernés (sperme)… Un appel à des notions d’embryogénèse (formation de l’embryon), de foetogénèse (formation du fœtus), de pharmacocinétique (devenir du médicament dans l’organisme), de pharmacologie, de pharmacovigilance, etc.


Et puis, septembre 2013 consacre la parution de mon livre « Médicament : recadrage. Sans ton pharmacien, t’es mort ! » On peut lire que la prescription se fait selon les « données acquises de la science » et non selon les seules données du Vidal® :


Ce livre donne également un exemple concret qui montre comment nous avons réussi à faire modifier, par les autorités ad hoc, l’autorisation de mise sur le marché à partir d’un cas Choletais de pharmacovigilance. L’effet indésirable était connu dans la littérature mais ne figurait toujours pas dans la rubrique « effets indésirables » du médicament concerné au niveau du Vidal®. Notre signalement, daté de fin 2007, sera suivi de plusieurs étapes qui se sont achevées par l’apparition, en 2011, de cette information aussi bien dans le Vidal® que dans la notice patient :


Le code de la santé publique est clair. Toute « anomalie ou malformation congénitale », présumée d’origine médicamenteuse, est considérée comme un « effet indésirable grave » (Article R.5121-152 du code de la santé publique). Et relève d’un signalement obligatoire aux structures de pharmacovigilance répertoriées sur le territoire national.

Le « Médecin,…, la sage-femme ou le pharmacien déclare immédiatement tout effet indésirable suspecté d’être dû à un médicament… » aux structures de pharmacovigilance (Article R.5121-161 du code de la santé publique).

N’oublions pas la période d’allaitement ; indépendamment du risque tératogène. Des risques d’effets indésirables…

Retenons que les femmes qui allaitent devraient se poser les mêmes questions. Certains médicaments passent, de façon significative, dans le lait maternel. Cette précaution permet d’éviter quelques déconvenues au bébé. Les professionnels de santé, qui prennent en charge ces femmes, peuvent solliciter les structures de pharmacovigilance pour toute information utile.

Enfin, il y aurait lieu de s’interroger sur le statut juridique de l’enfant à naître (embryon, fœtus). Selon l’adage « Infans conceptus pro nato habetur quoties de commodo ejus agitur » : L’enfant conçu est considéré comme né chaque fois qu’il y a avantage. Mais, ce point est une autre affaire…


Autres lectures (non exhaustives) :

La revue « Prescrire rejoint l’analyse du pharmacien choletais ». Cliquer ici






mardi 12 mai 2015

"Souffrance au travail des Magistrats. Etat des lieux, état d'alerte"


L’Union Syndicale des Magistrats (USM) vient d’établir, en 2015, un rapport intitulé « Souffrance au travail des Magistrats. Etat des lieux, état d’alerte ».

Dans ce document publié, on peut lire notamment : « harcèlement moral » ; « des humiliations publiques » ; « des insultes » ; « des propos discriminatoires et des remarques déplacées » ; « des abus de pouvoirs et d’autorité » ; « la brutalité dans la direction et la gestion » ; etc. (Cliquer ici)

Une lecture rapide du sommaire m’a suffi. Elle me rappelle les mécanismes que j’ai pu observer au sein de l’hôpital public. Des faits portés à la connaissance desdits « Magistrats ».

Elle me rappelle aussi ce rapport ministériel sur l’Agence Régionale de Santé (ARS). (Cliquer ici)

Le phénomène serait contagieux.

Les « Magistrats », censés réprimer le « harcèlement moral », seraient eux-mêmes « harcelés ».






dimanche 10 mai 2015

"...les quéquettes des noirs..." selon le maire de Cholet et député, Monsieur Gilles BOURDOULEIX


Sauf erreur de ma part qu’il conviendrait alors de bien vouloir excuser,

 

« …car je l’emmenais « voir les quéquettes des noirs dans les vestiaires de basket » (sic) souvenir de matches de Cholet-Basket. » serait la phrase par laquelle Monsieur Gilles BOURDOULEIX, maire de Cholet et député, aurait conclu son « Droit de Réponse » (joint ci-dessous).

Ce dernier a été publié, en bas de l’article d’Ouest-France intitulé « Roselyne Bachelot. Ce livre qui rend furieux le maire de Cholet », la veille du 1er mai, jour du muguet, propice aux grappes. Cliquer ici

Alors que les écritures de Gilles BOURDOULEIX indiqueraient « quéquettes des noirs », l’article d’Ouest-France, lui, cite plutôt « quéquettes des joueurs ».

Or, en aucun moment, l’écrit de Gilles BOURDOULEIX n’aurait mentionné le mot « joueurs ».

Quelle serait alors la réelle version ?

Pourquoi cet éventuel décalage entre ces deux plumes ? Cette neutralisation subite ? Ce « blanchiment » d’attribut ? Pourquoi une telle substitution ?

L’écart serait de taille.

Le fond du propos se trouverait modifié et le débat raccourci. L’échange amputé et l’analyse circonscrite.

Ces « joueurs » seraient-ils réduits à leur « couleur » de peau « noire » ? Est-ce ainsi qu’ils seraient perçus dans la France du XXIème siècle ?

Ladite phrase serait-elle un reflet, un indicateur, des types de discussions qui se tiendraient à huis-clos à propos des noirs, notamment ? Cliché et préjugé ?

Alors que la France serait en difficulté, le lecteur de tels propos, le gouverné, pourrait ressentir un besoin pressant, impérieux et profond d’être fixé sur le coloris présumé des « quéquettes ».

Enfin, plus sérieusement, on pourrait se demander s’il y aurait lieu de rire ou de pleurer.