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dimanche 5 février 2017

La France : vers la fin de ses « partis cartels » ?


J’ai comme un souvenir d’une notion éclairée, au milieu des années 1990, par Richard Katz et Peter Mair…

Un faisceau d’éléments actuels laisse penser que les « partis cartels » à la française seraient menacés.

Ces partis cartels sont essentiellement au nombre de deux : le parti socialiste et les républicains.

Depuis de nombreuses années, ces deux partis s’enlisent dans un jeu hybride : ils sont en même temps « associés » et « rivaux ». « Rivaux » pour conquérir le pouvoir. Mais, « associés » pour contrôler le marché électoral et verrouiller la compétition politique. Ils s’accordent dans une sorte d’alliance tacite visant à exclure les formations concurrentes et/ou nouvelles.

Leur faible ancrage social contraste avec leur lien étroit avec l’État. Ce sont des « agences d’État » financées principalement par des crédits publics. Ce renforcement de leur relation avec l’État se manifeste notamment par le financement public, par le caractère gouvernemental des partis et par la professionnalisation de la politique. Ce sont des partis du gouvernement qui se partagent le monopole du pouvoir.

Brouck ; Auto-Psy et Les salauds se portent bien (octobre 2006)

Ces « courtiers » entre l’État et la société tentent de jouer un rôle d’intermédiaire en s’octroyant des avantages de leur position dans l’État. Ils ont la main sur les ressources publiques et bénéficient d’un accès privilégié aux médias.

 Que penser de cette collusion quasi-naturelle entre élites, de ces forces politiques en contact étroit et permanent, de cette entente pour se répartir fonctions et subsides… ?

Les dotations versées aux partis sont calculées en fonction des résultats aux élections législatives et du nombre de parlementaires.

Cela permet de comprendre aussi pourquoi ces partis dominants sont réfractaires au scrutin proportionnel. La diminution du nombre des élus d’un parti entraîne un amaigrissement du financement public.

Cette « rente de situation » semble fragilisée par la dynamique impulsée par des têtes nouvelles. L’évolution structurelle serait en marche.

Un extrait de mon analyse a été publié par le Courrier de l’Ouest dès le 27 octobre 2013 sous le titre « Je renonce au vote jusqu’à nouvel ordre » (cf. ci-dessous) :








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