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dimanche 28 août 2016

Burkini : le plouf de trop pour la France


Depuis quelques années, j’ai renoncé au vote jusqu’à nouvel ordre. Les faits décrits sur ce blog motivent, en partie, ce choix.

Aujourd’hui, je ne regrette nullement cette décision m’ayant permis de rejoindre le plus grand parti de France, celui des abstentionnistes. Ce que je lis et entends, via la presse notamment, ne me donne aucune envie de reconsidérer ma position.

Cet été 2016, la sécheresse des idées politiques a conduit les projecteurs vers les plages. La France plonge. Elle touche le fond. Ma conviction n’est que renforcée : la France est à la recherche urgente d’un nouveau mode de gouvernance.

L’hystérie politique et médiatique entourant le burkini relève de l’ubuesque. Interdire cette tenue de bain est une faute juridique, politique et morale. Défendre la liberté à coup d’interdits et avec brutalité est, pour le moins, un paradoxe. Des femmes, et leurs familles, sont publiquement mises à l’index, humiliées et insultées sous le regard des policiers. Elles sont devenues les bouc-émissaires. Elles sont la cible. Elles sont présumées coupables. Elles sont constamment mises en position de justification. Parce que des politiques et des journalistes, ces prophètes de la haine, l’ont ainsi décidé.

Des policiers sont mobilisés pour cette tâche de la honte. Ils auraient sans doute préféré se trouver ailleurs.

Heureusement que la presse étrangère est présente. La France est moquée (et non mosquée).

Certains pourraient poser des questions avec un style un peu moins élégant et soutenu. Un style qui a le mérite d'être accessible à tous. « Mais, t’es qui mec pour dicter à la femme comment elle doit s’habiller ? Mais, pourquoi tu t’acharnes à ce point pour déshabiller cette femme ? Occupe-toi d’abord de ta meuf, de ta gonzesse si tu en as une. Et ferme un peu ta grande petite gueule. » Cela ferait du bien à la majorité des français, prise en otage.

La femme fait partie intégrante du peuple français souverain. Elle détient sa propre parcelle de souveraineté d’une taille égale à celle de l’homme. Elle contribue à la construction des valeurs communes. Elle sait penser par elle-même. Il suffit de l’écouter et de l’entendre. Elle n’a pas besoin d’être infantilisée. Elle ne veut pas se soumettre, de force, aux désirs et fantasmes d’autrui.

Espérons que ces tailleurs du malheur ne vont pas créer un « Ministère du slip de bain » et engager un « Référendum auprès des poissons ».

La notion de laïcité et celle de l’ordre public sont perverties. La victime devient l’agresseur. Et malgré la décision du Conseil d’État, qui a sans doute évité de tomber dans le ridicule en désavouant le tribunal administratif, ces politiques persistent et signent. Ils s’assoient dessus. Des élus récalcitrants qui s’imbibent dans l’illégalité. Des élus voyous qui appellent un nettoyage au « karcher ». Le citoyen, lui, est contraint de respecter ce qui fait force de loi.

Le silence des préfets, lui, est assourdissant. Ne pourraient-ils pas déférer ces arrêtés devant les juridictions compétentes ?

Nul n’est censé ignorer la loi, nous dit-on. La démonstration est, à nouveau, faite que la France est assise sur une fiction juridique.

Maintenant, certains de ces prophètes du désordre réclament une loi. Alors que cette loi a peu de chances de franchir l’obstacle constitutionnel. Alors que cette loi devrait être l’expression de la volonté générale. Une volonté générale qui inclut celle de ces femmes traquées.

La Constitution. La voilà la véritable carte d’identité de la France.

Ce burkini n’a fait que dévoiler davantage le vrai visage de ces gouvernants pyromanes. Avec des mots à peine voilés, ces interprètes du slip incitent à l’exacerbation des passions et des tensions afin de démontrer, par l’absurde, que leurs arrêtés d’interdiction seraient fondés.

Le burkini pourrait pourtant s’avérer utile : économie des crèmes solaires, prévention des cancers de la peau, protection des patients traités par certains médicaments et ne supportant pas le soleil, etc.

En réalité, la chasse aux femmes portant le burkini a commencé dans un parc aquatique privé. C’est dire que l’argument de l’espace public ne tient pas. Ou alors, il faudrait également soulever la question des nudités que certains pourraient qualifier d’obscènes et de vulgaires.

Et que penser du débat sur la déchéance de nationalité ? Certains de nos concitoyens ne seraient dotés finalement que de la moitié d’une voix.

Quelle hypocrisie et quelle démagogie ! Ils critiquent l’usage de l’article 49-3 de l’actuelle Constitution. Mais parallèlement, aucune motion de censure n’est votée.

Il est étonnant de voir des politiques, mis en examen voire condamnés, continuer leurs carrières politiques et prétendre même à la fonction présidentielle. Alors qu’un footballeur professionnel, lui aussi mis en examen, est empêché de faire son travail. Ce footballeur, à l’apparence arabo-musulmane, est présumé coupable.

Bien qu’il ne soit pas musulman, celui qui serait désigné comme le nouveau grand « imam » de France conseille d’ailleurs aux français de confession musulmane de rester « discrets ». Devraient-ils raser les murs et vivre comme des rats ? Dans d’autres occasions, on leur reproche leur silence et leur manque de visibilité. Malgré leur nombre qui avoisinerait quelques millions, la diversité de leurs parcours universitaires et la richesse de leurs métiers, ils n’auraient pas trouvé un seul capable de les représenter. Alors, pourquoi ne pas écouter ce grand « mufti » jusqu’au bout ? Jusque dans les urnes ?

Ces décideurs se sentent toujours investis d’une mission civilisatrice envers ces français considérés de seconde catégorie.

Après la décision du Conseil d’État, observons aussi avec quelle lâcheté la presse française se désolidarise de ces politiques. Alors même que sans l’emballement médiatique, il ne peut y avoir d’excitation politique.

En votant, les français croient choisir leurs gouvernants. En réalité, ils ne font qu’arbitrer entre des individus, au Curriculum vitae souvent inconnus, désignés par des partis politiques.

Lors de ce carnaval électoral, ces professionnels de la politique tentent de culpabiliser les abstentionnistes. Dans le même temps, ils méprisent le vote blanc.

En pareilles circonstances, ne pas voter devient, pour moi, un acte citoyen et un devoir civique. Ainsi, je ne me sens pas co-responsable du comportement de ces parasites de la République.

Les vrais problèmes de la France se situent ailleurs. Les solutions ne manquent pas. Il suffit de donner la parole aux acteurs du terrain. Il est temps que chacun de nous exige un cahier des charges présidentiel. Il est temps que ce dernier soit précis, réalisable et ascendant.

L’ambiance actuelle donnerait presque envie de présenter sa candidature aux prochaines élections présidentielles. Mais, un « beurre président »...

En attendant, je pense qu’un bon couscous accompagné d’un verre de thé, ou de vin pour celles et ceux qui le souhaitent, permettrait aux esprits de retrouver la voie de la raison et de la paix.






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