On pourrait écrire un livre sur chaque médicament si on le souhaitait.
Tout médicament peut entraîner un effet indésirable chez le patient. Cet
effet indésirable peut être fréquent ou rare, connu ou inattendu, prévisible ou
imprévisible, grave ou non grave. Je rappelle que pour un médicament, on parle
de rapport « bénéfice / risque ».
Cet effet indésirable peut se produire soit dans le cadre d’une utilisation
conforme et normale du médicament ; soit à la suite d’un mésusage [mauvaise
utilisation ; erreur médicamenteuse ; prescription, dispensation et
administration non conformes aux mentions légales et aux données acquises de la
science ; … etc.] dudit médicament.
Souvent, un patient qui développe un effet indésirable présumé
médicamenteux est dirigé vers l’hôpital public. Ce dernier est amené à prendre
en charge les conséquences d’un tel effet. Dans ce cadre, le service des
urgences d’un hôpital public pourrait être considéré comme un Observatoire de
l’iatrogénèse médicamenteuse [évènements indésirables liés aux médicaments] qui
converge vers l’hôpital.
Cette prise en charge génère notamment ce qu’on appelle une « valorisation du séjour » (Cf. tarification à
l’activité) pour l’hôpital public. De façon schématique, en quelque sorte,
l’hôpital gagnerait des « euros », des « sous », à la suite
du passage du patient dans « ses murs ».
Mais, et sauf erreur de ma part, le montant de ces « euros » ne
serait-il pas inférieur aux dépenses réelles engagées par l’hôpital public pour satisfaire
convenablement à cette prise en charge ?
En effet, quel est le coût global généré suite à la mobilisation de toutes les ressources de
l’hôpital tout le long du parcours du patient ? (Accueil
du patient au service des urgences ; formalités administratives d’enregistrement ;
prises en charge médicale, pharmaceutique, infirmière ; examens
biologiques ; examens d’exploration ; hospitalisation ;
rédaction des documents destinés au dossier patient comme le compte-rendu
d’hospitalisation ; signalement règlementaire de pharmacovigilance ; …
etc.)
Quel
est le coût global supplémentaire pour la collectivité ? (Transports,
arrêt de travail, … etc.)
Par conséquent, certaines questions pourraient être
soulevées :
- L’hôpital public pourrait-il prétendre au
remboursement de la somme intégrale générée par la prise en charge de cet effet
indésirable ? Un effet dont il n’est en rien responsable !
- Qui devrait payer la « note » ?
- L’hôpital public devrait-il continuer, par exemple, à
prendre en charge les conséquences des prescriptions effectuées par des
praticiens exerçant dans des cliniques privées ? (Convergence
tarifaire aurait-on affirmé …)
- De façon générale et imagée, l’hôpital public
devrait-il assurer le « service après-vente » d’un produit « vendu »
par une autre « entreprise » ?
- Et, dans le cas où la prescription, la dispensation
et l’administration du médicament continuent de s’effectuer en méconnaissance
des mentions légales et des données acquises de la science ; et malgré
les alertes émises ; ne devrait-on pas songer à soumettre éventuellement
la facture aux responsables d’une telle attitude ? (Une façon de les inviter
à mesurer et à évaluer, de façon sérieuse, le bien-fondé de leurs futurs actes.)
Enfin,
l’effet indésirable, prévisible et évitable, ne contribuerait-il pas à
encombrer les services des urgences des hôpitaux publics ? (Cf. les problèmes
de lits, … etc.)
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