Rappelons
d’abord qu’il ne faut pas arrêter un traitement médicamenteux sans un avis
médical préalable. On parle de « risque ». Il n’est pas certain que
ce risque se produise.
Le paracétamol
(DAFALGAN®, DOLIPRANE®, EFFERALGAN®, etc.) est l’un des médicaments les plus
consommés au monde. C’est l’un des médicaments les mieux évalués. C’est un
médicament qui est souvent banalisé,
à tort…
En France,
le paracétamol est en vente libre dans les pharmacies. Sa dispensation – notamment
sa délivrance – pharmaceutique ne requiert pas systématiquement une
prescription médicale. Il est évoqué comme un exemple de « produits »
pouvant justifier l’ouverture – la cassure – du monopole pharmaceutique.
Mais,
des revirements réglementaires dans des pays européens viennent rappeler
les risques inhérents à cette
banalisation : des effets indésirables notamment hépatiques – du foie –
peuvent conduire à des transplantations
du foie. En 2009, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a
rappelé que les surdoses du
paracétamol représentaient la « première
cause d’insuffisance hépatique aiguë ». L’overdose au paracétamol peut
conduire au décès dans 80% des cas.
En
Suède, suite à la libération de la distribution pharmaceutique et la
sortie du monopole de 615 médicaments, l’augmentation du nombre d’empoisonnements contraint l’Agence suédoise des produits médicaux à plaider pour le retour
de la forme comprimé du paracétamol dans le monopole pharmaceutique à
partir de mars 2015 « afin de
protéger la santé publique ». Parmi les raisons justifiant cette
décision, on note une augmentation :
- du
nombre d’appels annuels reçus par le Centre
d’information sur les poisons : de 2500 (en 2006) à environ 4400 (en
2013) ;
- du
nombre de patients hospitalisés pour
empoisonnement au paracétamol : de 529 (en 2006) à 1161 (en 2013) ;
- des ventes de paracétamol : de 60%
dans les 5670 supermarchés, stations services… alors que cette augmentation n’est
que de 7% dans les officines (les pharmacies de ville).
Tout
médicament appelle à être appréhendé sous ses deux facettes inséparables :
le bénéfice et le risque.
Un
médicament n’est pas un produit de consommation comme les autres. Son maintien dans
un environnement spécifique (médical) – et séparé des autres produits de
consommation courante facilement accessibles – me semble justifié.
Quant
à la vaccination par le pharmacien,
mes interrogations sont aujourd’hui en suspens. Je ne suis pas convaincu de l’efficience
(qualité, sécurité, coût) de cette mesure.
Avant
de confier au pharmacien des tâches supplémentaires qui ne relèveraient pas de sa
formation, avant de disperser les moyens disponibles, a-t-on soulevé au moins
cette question : le pharmacien
est-il aujourd’hui en mesure d’assurer pleinement son métier premier ?
Pourquoi
ces glissements de tâches ?
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