vendredi 15 mars 2013

Le parasite et l'institution


Je serais tenté de dire que La France ne souffre ni d’un manque de lois, ni d’une carence structurelle. Elle serait victime, avant tout, d’une défaillance dans la mise en œuvre de ses projets, et d’une mauvaise administration de ses organes. La France coulerait par le poids de ses impostures qui auraient infiltré ses institutions fondamentales. Ses fondations hébergeraient un parasite. Sans un traitement efficace de ces fondations, et en l’absence d’un contrôle et d’une évaluation en temps réel, il me semble difficile, pour un gouvernement quel qu’il soit, de résoudre l’équation posée.

La parasitologie est une matière complexe enseignée notamment dans les facultés de pharmacie. Les pharmaciens ont besoin de connaître notamment le cycle de développement d’un parasite, la structure souvent complexe de ses organes génitaux, pour pouvoir développer et mettre sur le marché des traitements efficaces à la disposition des prescripteurs, dans l’intérêt du malade (l’hôte).

La transposition de cette notion de « parasite » au milieu hospitalier, notamment, pourrait s’avérer utile, au moins dans un but schématique et pédagogique, accessible. Deux raisonnements théoriques et hypothétiques mériteraient réflexion :

Un premier raisonnement, que j’estime archaïque, consisterait à considérer, par exemple, les « directeurs »* comme les véritables « parasites ». Plusieurs indicateurs pourraient contribuer à justifier cette hypothèse : les courbes d’évolution des différents corps professionnels, au sein de l’hôpital, pourraient constituer un instrument de mesure ; cursus et parcours hospitaliers plus courts que celui d’un praticien hospitalier ; absence d’un ordre professionnel et la cotisation y afférant ; méconnaissance du langage technique médical ; l’hôpital étant, sans doute, une des rares « entreprises », voire la seule, où le « patron » ignore souvent le langage technique des praticiens hospitaliers, et des soignants en général, sur lesquels il a pourtant autorité fonctionnelle, autorité présentant les caractéristiques du pouvoir hiérarchique.
 
(* Par « directeur », on pourrait entendre tout individu qui prétend diriger, voire commander, et seul, un domaine d'activités ; alors qu'il n'a aucune connaissance technique (aucune maîtrise) du domaine concerné ; et qui au mieux, décide de s’entourer des compétences de quelques « sosies oui-ouistes ».)
 
Le « parasite » rentre en contact ; se fixe ; pénètre ; s’installe ; se multiplie discrètement et à tous les niveaux en utilisant les organes de son hôte ; prend le pouvoir ; vous donne des ordres contradictoires, voire illégaux et de nature à compromettre gravement l’intérêt public ; calcule votre valeur ajoutée, uniquement financière alors même que vous dispensez des soins ; ne calcule jamais sa propre valeur ajoutée ; décide de vous « détruire » sans jamais prendre conscience que c’est son hôte qui fait sa propre existence. Il existe, cependant, des « parasites intelligents » qui cherchent plutôt une vie harmonieuse et synergique (une symbiose) avec leurs hôtes.

Le second raisonnement me semble plus adapté à notre époque. Tous les métiers sont aussi nobles les uns que les autres. Mais, chaque métier comporte, hélas, ses « parasites » ou plutôt ses impostures. Exemple : les pratiques basées sur la ruse, le mensonge, la manipulation des instances et des suffrages, la terreur, …etc. porteraient le sceau de l’imposture. Elles ne reposent sur une aucune base légale. Elles ne correspondent à aucune valeur notamment professionnelle et institutionnelle. Le recours à ces méthodes, désuètes, semble être l’alternative trouvée pour masquer notamment une certaine incapacité à fixer des règles précises de fonctionnement, à conduire convenablement des projets ambitieux (ce qui réserve quelques surprises inattendues à la fin d’un « chantier »), à user des outils modernes de gestion (planification, responsabilisation, …etc.), …etc. Sans doute, s’agirait–il d’un aveu d’incompétence et d’impuissance.

Ces mêmes impostures, et leurs subalternes, tentent ensuite de « marginaliser » toutes les voix résistantes mais, en vain. La confrontation de deux positions divergentes s’exprime souvent par le rejet de celui (celle) qui souhaite sauvegarder sa pensée et l’exprimer en toute liberté, en la partageant avec des personnes appartenant à différents corps professionnels (personnes qui se reconnaissent dans cette même pensée).

Mais, le réel reprend rapidement sa place dès lors que l’on consulte les rapports d’inspection, l’on tente de soumettre aux instances les graves dysfonctionnements, l’on souhaite que l’intervention des résistants figurent dans les procès-verbaux, l’on mesure la motivation des acteurs de terrain à siéger et/ou assister aux réunions des instances, l’on demande les causes de la fuite des compétences, … etc.

On dirait qu’on aime bien contempler et continuer d’adorer les conséquences des causes qu’on s’inflige.

Enfin, ce n’est que mon avis.
 
 
 
 

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