vendredi 17 juin 2016

Le football français, xénophobie, omerta et inertie : le témoignage écrit d'un président de club, département du Maine-Et-Loire, à quelques kilomètres de la ville de Cholet

 
« D. Patrick* [Président du club de football]

A (…), le 13 décembre 201(.)

Bonjour,

 
Ahmed** est arrivé au club de (…) [club B] cet été pour la saison (…). La motivation du joueur et son expérience à un bon niveau étaient des atouts indéniables pour jouer à [au club B]. Le début de saison s’est plutôt bien déroulé.

Lors d’un match de championnat début novembre, un accrochage verbal a eu lieu à la fin de la rencontre entre un joueur de [ce club B] et Ahmed** [du même club B]. Les propos du joueur peuvent s’apparenter à du racisme dont Ahmed** a été victime. Quelques matchs plus tard, un nouvel accrochage a eu lieu lors d’un autre match de championnat avec un autre joueur [du même club B] qui lui reprochait son attitude sur le terrain et son mauvais placement.

Ahmed** a alors décidé de rester en retrait quelques temps afin que chacun reprenne ses esprits. Mais le fossé était creusé et nous avons décidé, comme un accord avec Ahmed**, de stopper la saison début décembre.

Je condamne fermement ces attitudes qui restent fort heureusement isolées au sein du club [club B].

Je tiens par ce courrier à apporter tout mon soutien à Ahmed**. Je n’ai aucun reproche à son égard et je regrette qu’il n’ait pas apporté davantage au club tant il a connu plusieurs expériences de haut niveau.

Je souhaite qu’il retrouve rapidement un club qui saura l’accueillir de la meilleure des façons. Je souhaite sincèrement à Ahmed** une longue vie sportive et ce sera avec plaisir que je discuterais avec lui sur ou en dehors des terrains, de football ou de tout autre sujet.


Sportivement,


Patrick D. *, Président (…) N°… »

 

* Nom et prénom changés.

** Prénom changé : Ahmed est français « mais », il a des origines maghrébines. C’est lui qui doit partir.


 




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