J’ai comme un
souvenir d’une notion éclairée, au milieu des années 1990, par Richard Katz et
Peter Mair…
Un faisceau d’éléments
actuels laisse penser que les « partis
cartels » à la française seraient menacés.
Ces partis cartels
sont essentiellement au nombre de deux : le parti socialiste et les républicains.
Depuis de
nombreuses années, ces deux partis s’enlisent dans un jeu hybride : ils
sont en même temps « associés »
et « rivaux ». « Rivaux » pour conquérir le pouvoir. Mais,
« associés » pour contrôler le marché électoral et verrouiller la
compétition politique. Ils s’accordent dans une sorte d’alliance tacite visant à exclure
les formations concurrentes et/ou nouvelles.
Leur faible ancrage
social contraste avec leur lien étroit avec l’État. Ce sont des « agences d’État » financées
principalement par des crédits publics.
Ce renforcement de leur relation avec l’État se manifeste notamment par le financement
public, par le caractère gouvernemental des partis et par la
professionnalisation de la politique. Ce sont des partis du gouvernement qui se
partagent le monopole du pouvoir.
Brouck ;
Auto-Psy et Les salauds se portent bien (octobre 2006)
Ces « courtiers » entre l’État et
la société tentent de jouer un rôle d’intermédiaire en s’octroyant des
avantages de leur position dans l’État. Ils ont la main sur les ressources publiques et bénéficient d’un accès privilégié aux médias.
Que
penser de cette collusion quasi-naturelle entre élites, de ces forces
politiques en contact étroit et permanent, de cette entente pour se répartir
fonctions et subsides… ?
Les dotations
versées aux partis sont calculées en fonction des résultats aux élections législatives et du nombre de parlementaires.
Cela permet de
comprendre aussi pourquoi ces partis
dominants sont réfractaires au scrutin proportionnel. La diminution du
nombre des élus d’un parti entraîne un amaigrissement du financement public.
Cette « rente de situation » semble
fragilisée par la dynamique impulsée par des têtes nouvelles. L’évolution structurelle serait en marche.
Un extrait de mon
analyse a été publié par le Courrier de l’Ouest dès le 27 octobre 2013 sous le
titre « Je renonce au vote jusqu’à
nouvel ordre » (cf. ci-dessous) :
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