lundi 11 novembre 2013

Les Bronzés font de la Politique et de la Justice


« …D’ailleurs monsieur a un ami Noir, et même un ami Aryen… »

Stromae, Bâtard, Album racine carrée 2013 (cliquer ici pour écouter la chanson)

 
Si l’on croit les informations diffusées par différents canaux en France, le mois d’octobre 2013 aurait consacré la réactivation des thèmes traitant de la zoologie et de l’origine de l’espèce humaine.

Jeudi 17 octobre 2013, dans l’émission Envoyé Spécial diffusée sur France 2, dans un photomontage, une candidate aux futures élections municipales compare Madame Christiane TAUBIRA à un singe. Elle aurait été un singe à l’âge de 18 mois. Et ladite candidate nous explique notamment ceci : « Elle arrive comme ça, elle débarque comme ça » ; « C’est franchement c’est une sauvage » ; « Un singe ça reste un animal » ; « Un noir c’est un être humain » ; « C’est une sauvage », répété à plusieurs reprises. « A la limite, moi je préfère la voir dans un arbre après les branches, que de la voir comme ça au gouvernement, franchement ».

« J’ai des amis qui sont noirs »… nous rassure toutefois cette candidate…

Mais gardons la banane

Car selon ANGERSMAG, quelques jours plus tard, lors de sa visite du vendredi 25 octobre 2013 au palais de justice d’Angers, Christiane TAUBIRA est, à nouveau, une cible : « La guenon, mange ta banane »… Une phrase sortie de la bouche d’un enfant avant d’être reprise par plusieurs autres enfants participant à une manifestation.

Puis, samedi 09 novembre 2013, le journal Le Courrier de l’Ouest nous livre les explications des parents de l’enfant : « Franchement, je suis incapable de vous dire ce qui a pu lui traverser l’esprit. Elle a dit la guenon comme elle aurait pu dire la girafe », avance-t-il [le père]. A moins que ce ne soit ses lectures de Tintin, avec « ces peaux de banane glissées sous les pieds des personnages pour les faire trébucher », qui soient remontées à la surface… ».

« Tintin et la girafe » ! Ou pourquoi pas Tintin et :
 
 
Le même article du Courrier de l’Ouest nous fait part également de l’avis du maire noir de Toutlemonde [une commune voisine de Cholet], né au Tchad, Monsieur Jacques BOU : « …Il y a bien des petites railleries quand, sur le ton de la plaisanterie, certains me disent « vouloir prendre un café avec un grand noir ». J’accepte toujours avec un petit blanc… Il est loin le temps, quand j’étais étudiant, où on me demandait si on vivait toujours dans les arbres en Afrique. C’était la génération de Tarzan et il y avait le poids de l’histoire avec la traite des Noirs et la colonisation au XVIIIe et XIXe siècle… »
« Un café avec un grand noir » ; ou avec « un pain au chocolat français, et un croissant au beurre »

 
Désormais, qui ne connaît pas Cholet, une ville située à une soixantaine de kilomètres d’Angers ? Cholet, une ville devenue célèbre, y compris à l’Etranger. Depuis, l’été dernier, elle vit sous l’ombre de Hitler

 
Mais, bien avant 2013, souvenons-nous par exemple :

 
- De la plainte de la Ligue des Droits de l’Homme de 2010 envoyée au procureur de la République d’Angers suite aux propos tenus par un député-maire et transcrits dans un article du journal Ouest-France ; propos ciblant les gens du voyage :
« On a la trouille de ces gens-là, ils ont tous les droits ! Je suis prêt à prendre un camion plein de m… pour le déverser au milieu de leurs caravanes ! (…) Ces gens, c’est beaucoup d’emmerdes. S’ils choisissent de vivre comme ça, en caravanes et qu’on fait un effort pour les accueillir, au moins qu’ils aient un peu de respect. Les caravanes qu’ils ont, avec les Mercedes et les camions pour les tracter, on ne pourrait pas se les payer. Mais eux, ils en ont les moyens puisqu’ils n’ont pas de revenus et ne paient pas d’impôts ! Ces caravanes, elles sont équipées de toilettes, mais ils ne les utilisent pas ».

- De ma réponse à Monsieur Gilles BOURDOULEIX, député, maire de Cholet et président du conseil de surveillance du centre hospitalier de Cholet, suite aux propos tenus sur les minorités dans le journal L’EXPRESS du 18 janvier 2012 :
« On se fait dévorer par des minorités qui veulent imposer leurs modes de vie, leurs préférences religieuses… La République et la nation sont menacées. » L’article poursuit : « Haro sur le halal à la cantine, l’immigration « sociale » ou l’autoflagellation outrancière… ».

Ma réponse a été publiée par le Courrier de l’Ouest le 23 janvier 2012 :
 

 


 
Et moi qui pensais que Christiane TAUBIRA pouvait me venir en aide…
D’ailleurs, le 23 janvier 2013, elle m’a adressé une réponse dans laquelle je peux lire qu’elle prend « toute la mesure de la souffrance des victimes de tels faits de harcèlement et discrimination au travail » ; et qu’elle partage ma « légitime préoccupation d’assurer leur protection. » Ce même courrier m’informe que ma « requête a été transmise à l’autorité judiciaire compétente en la personne du procureur général près la cour d’appel d’Angers. »
Depuis, plus rien. Un silence assourdissant.
 
Dans ma plainte avec constitution de partie civile datée du 16 mai 2009, mon avocat indique notamment :
« Cet épisode du guichet a mis en évidence une regrettable différence de traitement des employés, au sein de l’hôpital, en raison probablement de leur origine raciale. »
Mais, ni le Ministère Public dirigée par Madame Brigitte ANGIBAUD, ni les trois juges d’instruction qui se sont succédés n’ont jugé utile de poursuivre les auteurs de tels faits.
La chambre de l’instruction, elle, a rendu une décision signée par Monsieur Michel BLANC : « aucune iniquité, dirigée personnellement contre lui [Amine UMLIL, le plaignant], ne peut être relevée. »
 
Alors, on pourrait dire la même chose à Christiane TAUBIRA si elle décide de porter plainte auprès du palais de justice d’Angers : « aucune iniquité, dirigée personnellement contre vous, ne peut être relevée. » Puisque, si j’ai bien compris le raisonnement de ladite chambre d’instruction, Christiane TAUBIRA ne serait pas la seule noire à subir de tels faits…
 
Mais, on dirait que tout le monde vient de découvrir un phénomène nouveau…
Alors que ce dernier frappe violemment nombreux autres citoyens de façon régulière. Ceux qui subissent en silence. Dans l’indifférence générale. Je veux parler de ces « sans-droits » de la soute. A la voix inaudible. A l’encre invisible.
 
Christiane TAUBIRA l’aurait un peu cherché, diraient certaines langues. Elle combine trois facteurs. D’abord, elle aurait choisi d’être noire. Ensuite, elle aurait préféré être une femme. Et en plus, elle aurait accepté d’occuper une éminente fonction : Garde des sceaux, Ministre de la justice.
 
En 2013, une femme noire aux commandes de la République Française serait toujours insupportable pour certains esprits…
 
Mais, pas de panique ! A Angers, par exemple, il suffit de compter le nombre de juges, d’avocats et autres professionnels de la Justice à la peau bronzée pour être rassuré(e). Agent de sécurité (le vigile) à la porte d’entrée du palais de justice exclu…
 
La place de Christiane TAUBIRA serait à côté de Rachid… Une place décrite dans cette photo diffusée, publiquement, sur la messagerie interne de l’hôpital public de Cholet :
 
 
 
 
 
« Ces bois que l’on dit de justice
Et qui poussent dans les supplices
Et pour meubler le sacrifice
Avec le sapin de service
Cette procédure qui guette
Ceux que la société rejette
Sous prétexte qu’ils n’ont peut-être
Ni Dieu Ni Maître »
Léo Ferré
 
 
Christiane TAUBIRA, elle-même, semble s’étonner de la mollesse des réactions comparativement aux attaques qui la ciblent. Son angle de vue vient de changer.
 
Mais, attendons que ces hautes et belles voix achèvent leur réflexion en se « grattant le cul » !
 
La haute sphère s’abandonna sans gêne. Sans réticence. Sans résistance au Régime de Vichy. Christiane TAUBIRA l’aurait-elle oublié ?
 
Christiane TAUBIRA aurait-elle oublié aussi Aimé Césaire ? Un auteur cher au Président de la République, Monsieur Nicolas SARKOZY notamment. L’auteur Aimé Césaire, l’homme noir qui aurait affirmé :
« Oui, il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’Hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il vitupère, c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’Homme, ce n’est que l’humiliation de l’Homme en soi, c’est le crime contre l’Homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique…
Entre colonisateur et colonisé, il n’y a de place que pour la corvée, l’intimidation, la pression, la police, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies… ».
 
 
Pour plus d’informations, lire notamment :
 
Courrier de mon avocat, Maître Ivan JURASINOVIC, au procureur de la République d’Angers :
 
 
Messagerie de l’hôpital public : des écrits qui interrogent http://analysecitoyenneindependante.blogspot.fr/p/messagerie-de-lhopital-public-des-ecrits.html
 
 
 
Deux courriers de Maître Gilbert COLLARD, mon ancien avocat http://analysecitoyenneindependante.blogspot.fr/p/maitre-gilbert-collard-evalue-mes.html
 
 
 
 

 

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