samedi 4 janvier 2014

L'affaire Gilles BOURDOULEIX : l'"apologie de crime contre l'humanité" sera-t-elle retenue par les juges ?


Si l’on croit les articles de presse,

Le procureur de la République aurait décidé de poursuivre Monsieur Gilles BOURDOULEIX, député et maire de Cholet, suite aux propos litigieux que ce dernier aurait tenus lors d’un conflit avec les gens du voyage.

A tort ou à raison, en tant que citoyen, non-juriste, je m’interroge sur la qualification d’« apologie de crime contre l’humanité » qui aurait été retenue par le procureur de la République.

Ledit propos, imputé à Gilles BOURDOULEIX, est grave. Il est choquant, blâmable et condamnable. D’autant plus s’il est soutenu par un élu de la République Française.

Ce propos révèlerait le personnage, son mode de pensée, sa méthode, etc. Il suffit de constater le sort qui aurait été réservée à cette autre élue ; celle qui se serait désolidarisée, publiquement, du soutien témoigné à Gilles BOURDOULEIX dans cette affaire.

Cependant, plusieurs questions pourraient être soulevées. De façon objective et impartiale.

« Apologie : (gr. apologia, défense). Discours ou écrit destiné à convaincre de la justesse de qqch, à assurer la défense de qqn, de qqch. » (Le Petit Larousse, dictionnaire 2008).

Alors Gilles BOURDOULEIX aurait-il tenu un discours ou rédigé un écrit dans le but de convaincre de la justesse de ses propos et d’assurer la défense de sa thèse ?

Gilles BOURDOULEIX serait-il monté sur une tribune pour s’adresser à un public ? Aurait-il publié un article ou un livre pour diffuser sa plaidoirie ?

Les gens du voyage auraient-ils entendu ces propos qui les auraient ciblés ?

La phrase, objet du litige, aurait été prononcée par Gilles BOURDOULEIX lors d’un échange verbal avec les gens du voyage dans un contexte pour le moins tendu. Le simple fait qu’un journaliste, présent sur les lieux, ait capté cette phrase relèverait-il de ladite « apologie » ?

Rappelons qu’il convient de respecter le travail des journalistes.

Est-ce que Gilles BOURDOULEIX savait que le journaliste enregistrait la scène ?

Gilles BOURDOULEIX était-il interrogé par le journaliste ?

Les gens du voyage auraient-ils provoqué Gilles BOURDOULEIX ? La question mériterait d’être posée ; bien que la compréhension ne puisse servir de justification.

Pourquoi condamnerait-on uniquement et seulement la réaction ? Ne devrait-on pas sanctionner également la provocation ?

A mon sens, l’« apologie » supposerait un acte courageux et pleinement assumé. Or, il semblerait que Gilles BOURDOULEIX aurait donné plusieurs versions différentes censées écarter sa responsabilité. Monsieur le député-maire n’aurait pas assumé les propos qui lui sont attribués.

L’indignation, aussi générale soit-elle, pourrait-elle constituer, à elle seule, une preuve recevable ? D’autant plus si elle semble opportuniste et sélective.

Par exemple, je n’ai pas vu beaucoup de personnes s’indigner pour d’autres faits dénoncés depuis plusieurs années. Y compris par voie de presse. Des faits vérifiables par des pièces indépendantes et règlementaires en tout premier lieu. Des distorsions qui pourraient conduire leurs auteurs, Choletais et en « col blanc » notamment, devant un tribunal correctionnel voire une Cour d’assises. Pourquoi ce silence, dans ce cas ?

Dans cette « affaire Gilles BOURDOULEIX », y aurait-il eu une intervention politique ? Ce dernier aurait-il été poursuivi de la même manière si la requête venait d’un citoyen « ordinaire » ?

Pourquoi Gilles BOURDOULEIX n’avait-il pas été poursuivi pour les propos, pour le moins choquants, qu’il aurait tenus en 2010 contre ces mêmes gens du voyage ? Dans sa plainte, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) considérait ces propos comme « constitutifs du délit de provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciale réprimé par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881. » Suite au classement sans suite qui aurait été décidé par le procureur de la République, ladite LDH aurait pu poursuivre la procédure, elle-même, en usant de la citation directe ou de la constitution de partie civile. L’a-t-elle fait ?

Gilles BOURDOULEIX ne serait-il pas, lui-même, victime de l’impunité émanant des organes de contrôle, de régulation et de sanction ? N’aurait-il pas été encouragé à agir de la sorte ?

Est-ce la prononciation du mot « Hitler » qui aurait soudainement réveillé les consciences ?

Dans L’EXPRESS (N°3254) du 13 novembre 2013, je lisais à propos de Naissance (Grasset) que le lauréat, Yann Moix, du Renaudot 2013 « se livre à d’interminables digressions sur tout et sur lui. … Et puis, il agite prévisiblement tous les tabous de l’époque comme autant de chiffons rouges : un peu de coprophilie, une ode à la Corée du Nord (tellement chic !), un soupçon de Ben Laden et beaucoup de croix gammées (« De Gaulle est un Hitler sans Auschwitz », paraît-il…). ».

Ecoutons aussi Aimé Césaire : « … Oui, il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’Hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il vitupère, c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’Homme, ce n’est que l’humiliation de l’Homme en soi, c’est le crime contre l’Homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique… ».

Les prochaines élections municipales auraient-elles favorisé un tel climat, une telle voie ?

S’agirait-il d’un « procès politique » déguisé ?

Le doute pourrait bénéficier à l’accusé. Et ce dernier sortirait renforcé de cette affaire.

Une affaire qui, au final, pourrait être considérée comme de la « distraction stratégique ».

Malgré mes divergences ouvertes avec Monsieur Gilles BOURDOULEIX, et le traitement ciblé que je subis depuis au moins 2005, je ne souhaite pas qu’on m’impose ce qui pourrait être qualifié de « Burqa mentale ». Un « combat » devrait être mené de façon loyale.

Quoiqu’il en soit, visiblement, la ville de Cholet vit sous « l’ombre de Hitler » depuis l’été dernier. Cholet est devenue, tristement et honteusement, célèbre. Y compris à l’Etranger.

Sous toutes réserves.
 
 
 
 
 

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