Depuis
quelques années, j’ai renoncé au vote jusqu’à nouvel ordre. Les faits décrits
sur ce blog motivent, en partie, ce choix.
Aujourd’hui,
je ne regrette nullement cette décision m’ayant permis de rejoindre le plus
grand parti de France, celui des abstentionnistes. Ce que je lis et entends,
via la presse notamment, ne me donne aucune envie de reconsidérer ma position.
Cet
été 2016, la sécheresse des idées politiques a conduit les projecteurs vers les
plages. La France plonge. Elle touche le fond. Ma conviction n’est que
renforcée : la France est à la recherche urgente d’un nouveau mode de
gouvernance.
L’hystérie
politique et médiatique entourant le burkini
relève de l’ubuesque. Interdire cette tenue de bain est une faute juridique,
politique et morale. Défendre la liberté à coup d’interdits et avec brutalité est,
pour le moins, un paradoxe. Des femmes, et leurs familles, sont publiquement
mises à l’index, humiliées et insultées sous le regard des policiers. Elles
sont devenues les bouc-émissaires. Elles sont la cible. Elles sont présumées
coupables. Elles sont constamment mises en position de justification. Parce que
des politiques et des journalistes, ces prophètes de la haine, l’ont ainsi
décidé.
Des
policiers sont mobilisés pour cette tâche de la honte. Ils auraient sans doute
préféré se trouver ailleurs.
Heureusement
que la presse étrangère est présente. La France est moquée (et non mosquée).
Certains
pourraient poser des questions avec un style un peu moins élégant et soutenu. Un style qui a le mérite d'être accessible à tous. « Mais,
t’es qui mec pour dicter à la femme comment elle doit s’habiller ? Mais, pourquoi
tu t’acharnes à ce point pour déshabiller cette femme ? Occupe-toi d’abord
de ta meuf, de ta gonzesse si tu en as une. Et ferme un peu ta grande petite
gueule. » Cela ferait du bien à la majorité des français, prise en otage.
La
femme fait partie intégrante du peuple français souverain. Elle détient sa
propre parcelle de souveraineté d’une taille égale à celle de l’homme. Elle
contribue à la construction des valeurs communes. Elle sait penser par
elle-même. Il suffit de l’écouter et de l’entendre. Elle n’a pas besoin d’être
infantilisée. Elle ne veut pas se soumettre, de force, aux désirs et fantasmes
d’autrui.
Espérons
que ces tailleurs du malheur ne vont pas créer un « Ministère du slip de bain » et engager un « Référendum auprès des poissons ».
La
notion de laïcité et celle de l’ordre public sont perverties. La victime
devient l’agresseur. Et malgré la décision du Conseil d’État, qui a sans doute
évité de tomber dans le ridicule en désavouant le tribunal administratif, ces
politiques persistent et signent. Ils s’assoient dessus. Des élus récalcitrants
qui s’imbibent dans l’illégalité. Des élus voyous qui appellent un nettoyage au
« karcher ». Le citoyen, lui, est contraint de respecter ce qui fait
force de loi.
Le
silence des préfets, lui, est assourdissant. Ne pourraient-ils pas déférer ces
arrêtés devant les juridictions compétentes ?
Nul
n’est censé ignorer la loi, nous dit-on. La démonstration est, à nouveau, faite
que la France est assise sur une fiction juridique.
Maintenant,
certains de ces prophètes du désordre réclament une loi. Alors que cette loi a
peu de chances de franchir l’obstacle constitutionnel. Alors que cette loi
devrait être l’expression de la volonté générale. Une volonté générale qui
inclut celle de ces femmes traquées.
La
Constitution. La voilà la véritable carte d’identité de la France.
Ce
burkini n’a fait que dévoiler
davantage le vrai visage de ces gouvernants pyromanes. Avec des mots à peine
voilés, ces interprètes du slip incitent à l’exacerbation des passions et des
tensions afin de démontrer, par l’absurde, que leurs arrêtés d’interdiction
seraient fondés.
Le
burkini pourrait pourtant s’avérer
utile : économie des crèmes solaires, prévention des cancers de la peau,
protection des patients traités par certains médicaments et ne supportant pas
le soleil, etc.
En
réalité, la chasse aux femmes portant le burkini
a commencé dans un parc aquatique privé. C’est dire que l’argument de l’espace
public ne tient pas. Ou alors, il faudrait également soulever la question des
nudités que certains pourraient qualifier d’obscènes et de vulgaires.
Et
que penser du débat sur la déchéance de nationalité ? Certains de nos
concitoyens ne seraient dotés finalement que de la moitié d’une voix.
Quelle
hypocrisie et quelle démagogie ! Ils critiquent l’usage de l’article 49-3
de l’actuelle Constitution. Mais parallèlement, aucune motion de censure n’est
votée.
Il
est étonnant de voir des politiques, mis en examen voire condamnés, continuer
leurs carrières politiques et prétendre même à la fonction présidentielle. Alors
qu’un footballeur professionnel, lui aussi mis en examen, est empêché de faire
son travail. Ce footballeur, à l’apparence arabo-musulmane, est présumé
coupable.
Bien
qu’il ne soit pas musulman, celui qui serait désigné comme le nouveau grand « imam » de France conseille
d’ailleurs aux français de confession musulmane de rester « discrets ». Devraient-ils raser les murs et vivre comme
des rats ? Dans d’autres occasions, on leur reproche leur silence et leur
manque de visibilité. Malgré leur nombre qui avoisinerait quelques millions, la
diversité de leurs parcours universitaires et la richesse de leurs métiers, ils
n’auraient pas trouvé un seul capable de les représenter. Alors, pourquoi ne
pas écouter ce grand « mufti » jusqu’au
bout ? Jusque dans les urnes ?
Ces
décideurs se sentent toujours investis d’une mission civilisatrice envers ces
français considérés de seconde catégorie.
Après
la décision du Conseil d’État, observons aussi avec quelle lâcheté la presse
française se désolidarise de ces politiques. Alors même que sans l’emballement
médiatique, il ne peut y avoir d’excitation politique.
En
votant, les français croient choisir leurs gouvernants. En réalité, ils ne font
qu’arbitrer entre des individus, au Curriculum
vitae souvent inconnus, désignés par des partis politiques.
Lors
de ce carnaval électoral, ces professionnels de la politique tentent de
culpabiliser les abstentionnistes. Dans le même temps, ils méprisent le vote
blanc.
En
pareilles circonstances, ne pas voter devient, pour moi, un acte citoyen et un
devoir civique. Ainsi, je ne me sens pas co-responsable du comportement de ces
parasites de la République.
Les
vrais problèmes de la France se situent ailleurs. Les solutions ne manquent
pas. Il suffit de donner la parole aux acteurs du terrain. Il est temps que
chacun de nous exige un cahier des charges présidentiel. Il est temps que ce
dernier soit précis, réalisable et ascendant.
L’ambiance
actuelle donnerait presque envie de présenter sa candidature aux prochaines
élections présidentielles. Mais, un « beurre
président »...
En
attendant, je pense qu’un bon couscous accompagné d’un verre de thé, ou de vin
pour celles et ceux qui le souhaitent, permettrait aux esprits de retrouver la
voie de la raison et de la paix.