Moi Président de la FFF (Fédération Française de Football), je proposerais les orientations
suivantes, non exhaustives.
Le but étant de construire un fond
et une forme de jeu propres à l’équipe
nationale de football, notamment.
Ce fond et cette forme de jeu constitueront l’emprunte et l’identité d’une équipe de France solide, efficace et
pérenne.
Une formation stable avec un
label parfaitement identifié. Un modèle
qui rayonnera dans le Monde. Sa notoriété supplantera sa célébrité.
Une assise, un repère pour
tout nouveau joueur.
Une équipe qui, surtout, donnera du
plaisir, de la joie ou de la tristesse, bref des émotions aux nombreux spectateurs, des amoureux du football,
des passionnés, qui la contemplent évoluer sur un terrain. Dans le stade, à
travers un écran, ou en écoutant la radio.
Une qualité de jeu qui
effacera n’importe quelle amertume faisant suite à une défaite méritée face à
un adversaire de taille.
Les pistes sont les suivantes :
Muscler d’abord le cerveau
avant les jambes.
Jouer au ballon avec sa tête, ses yeux, ses oreilles, avant ses pieds.
Cette action génère plusieurs avantages.
Le joueur reste l’artiste du jeu. Il n’est plus un simple robot
exécutant, de façon programmée avec la peur au ventre, une tactique dictée par
l’entraîneur dans le vestiaire en l’absence de l’équipe adverse.
Le joueur adapte, réajuste son jeu selon les variables imposées par
son adversaire.
Le joueur prend des initiatives. Innove. Il devient créateur. Pas de
création, point d’artiste.
Et pour le surplus, le joueur, tout comme l’entraîneur, peut ainsi s’exprimer
convenablement, a minima, devant les
micros qui lui sont tendus par de nombreux journalistes : une phrase construite
avec un sujet, un verbe, un complément.
Et si possible, avec une coupe de cheveux soignée et conforme à l’image de représentation qui repose
sur une équipe nationale.
De plus, une coupe de cheveux folklorique, avec des « pétards »
dans tous les sens, risque de faire emprunter au ballon une trajectoire non désirée
en cas de coup de tête.
Travailler l’intérieur de la
tête et non pas sa bordure.
Remplir le fond de son regard face à une caméra.
De même, faire ses nœuds de lacets (de chaussures) sur les côtés et
non pas au centre. La moindre bosse, crête, etc. peut dévier la trajectoire du
ballon. Une petite astuce.
Privilégier la technique
irréprochable et la vision intelligente du jeu.
Plutôt que la puissance physique et la vitesse
de course. Ou alors, il faudrait changer de sport.
Le ballon court plus vite
que n’importe quel être humain sur Terre.
Le jeu du football consiste à maîtriser ce ballon rond. Les lois de la
physique, des mathématiques, de la géométrie, etc. sont utiles.
Eviter de vouloir marquer
tout de suite un but. Un peu de patience.
Ne pas chercher à vouloir aller rapidement, et systématiquement, vers
l’avant, devant le but adverse.
Ne pas sacrifier les étapes incontournables, indispensables à la
préparation d’une attaque.
Cela ne sert à rien de courir dans un couloir tout seul avec le
ballon. On s’isole dans son coin. On se fatigue pour un résultat potentiel incertain.
On déstabilise le jeu. On éclate le bloc collectif d’équipe. Et en plus, ce n’est pas
très joli à voir.
Un mur défensif adverse est
un obstacle. Parfois avec un double rideau.
On ne traverse pas un mur de joueurs en « jouant au loto ».
En envoyant un ballon devant, au hasard. Dans les airs. A la louche. On ne rend
pas service à son coéquipier, l’attaquant.
Il faut savoir contourner ce mur.
On ouvre une porte dans ce mur. En jouant, par exemple, en triangle et
en une-deux à volonté ; y compris
avec le même joueur.
Un ballon, un objet vivant
qu’il faut dompter et apprivoiser.
L’épreuve consiste à déposer ce ballon dans la cage adverse. En
faisant trembler ses filets par les vagues de l’impact et du contact. Et, on
dispose de 90 minutes pour le faire.
Mais pour atteindre ce but adverse, il y a un chemin à emprunter. Progressivement.
Même lentement. Par des pas en avant puis en arrière, ou latéralement, autant
de fois que nécessaire. Par plusieurs joueurs, en compagnie du ballon. De façon
synergique. Et harmonieuse.
On avance et on recule, en même temps, ensemble.
Le ballon se caresse.
Se goûte. En douceur. En souplesse. Sans brutalité. Ni vulgarité. Ni
stress.
On parle avec son ballon. On communique. On fait connaissance. On
colle à son ballon. On crée un lien fusionnel. Pas le moindre espace n’est
permis.
Alors on danse…
On fait tanguer l’adversaire. Sur le terrain.
Pas la veille, en boîte de nuit. Ni au bord de la buvette, le verre de
rosé à la main.
La droiture de la posture. L’élégance du geste. La beauté du
mouvement. Le plaisir du regard.
S’inspirer du « jeu de dames »…
Rien à voir avec ces
explications qui ne servent qu’à nourrir une appréciation d’ordre général.
Des affirmations imprécises, vidées de sens, incompréhensibles.
Souvent inventées par des auto-proclamés experts du football.
Du style : « aile de
pigeon » ou je ne sais quelle autre aile du dragon. « Mets
de la niaque » ; « de
l’engagement ». « Joues
avec tes tripes ». « Mets
le pied ». « Fais-toi
respecter ». « Tu le suis :
il va pisser, tu vas pisser ». « Tu
le marques à la culotte ». « Rentres
lui dedans ». « Tu dois
mouiller le maillot ». « Tu
dois l’impressionner avec ta couleur (noire) »…
Exiger une maîtrise
parfaite des fondamentaux.
La qualité du contrôle, un équilibre parfait et une information déjà
prise conditionnent la suite.
De la spontanéité.
A tout instant, suivre l’évolution de son environnement : sa
position, celle de ces coéquipiers, celle de ses adversaires.
Ne jamais quitter le ballon du regard.
Regarder simultanément dans les quatre directions, en temps réel.
Contrôle des différentes zones de ses pieds, de sa cuisse, de sa
poitrine, de sa tête.
Faire une passe précise, au bon moment, à la fraction de seconde près.
Une passe doit mettre le coéquipier dans les meilleures conditions
possibles. Et non pas l’envoyer au « casse-pipe », « au charbon » ;
avec la blessure, le carton jaune voire rouge en prime.
Cela ne sert à rien de vouloir récupérer un ballon mal donné. Perdu
d’avance. Cela ne sert à rien de déployer ces tacles inutiles.
Ne pas se cacher derrière l'adversaire. Proposer des solutions au coéquipier porteur du ballon. Se montrer. Demander le ballon par un appel même vers l'arrière.
Savoir garder le ballon
quand il le faut.
Un rôle souvent confié au meneur du jeu : le numéro 10, dynamo de l’équipe. Qui dicte le rythme de « la
danse ».
L’éclaireur. Qui bénéficie d’une liberté totale de circulation dans
les différentes zones du terrain. Qui est exempté des tâches défensives.
Etre capable de protéger le ballon qui lui est confié. Se sentir
responsable de sa conservation. De cette couverture de balle : mettre son
corps toujours entre l’adversaire et le ballon.
Respecter les zones et les
postes. Ne pas inverser les rôles.
Le peintre n’est pas boucher. Le livreur n’est pas forgeron.
L’attaquant reste en attaque.
Le défenseur reste en défense.
Le milieu joue son rôle de liant. De passerelle. De pont.
Demander à un attaquant de défendre, comme un défenseur, revient à le
vider de son énergie.
Une énergie censée être réservée à provoquer la défense adverse. A la
percer. A la pénétrer.
Savoir jouer sans ballon.
Même durant un match entier.
En faisant les bons déplacements.
En choisissant la bonne direction.
Créer de l’espace pour ses coéquipiers. Leur ouvrir le chemin.
Marquer un but n’est pas une tâche exclusive réservée à l’attaquant.
Embarquer un ou deux défenseurs en faisant un appel judicieux.
Façonner la brèche dans la défense adverse.
Ne jouer que les bons coups.
Apprendre à se faire oublier par son adversaire. L’endormir. Avant de
le surprendre.
La ruse. Oui à la
« main de dieu ». Oui au « penalty imaginaire ». Non à l’hypocrisie.
Non aux discours ambivalents selon le contexte.
La ruse est le douzième joueur.
Le football est un sport de magie.
C’est une religion populaire. Une philosophie planétaire.
Son langage est homogène. Unique.
Ses codes sont universels.
On n’a besoin d’aucun traducteur.
On « prie » en silence en regardant un vrai match de
football.
En écoutant les « vrais » commentateurs. Des connaisseurs.
En famille.
Ou entre ami(e)s.
Sans bière. Si possible.
Protéger ces denrées rares
contre les impostures du football.
Prendre soins de ces « diamants purs ».
Confier ces talents, innés et révélés dans la rue, à des mains
exercées.
Faire en sorte que l’enfant, artiste dans l’âme, ne se transforme en « bourrin
idiot ».
Arrêter de crier sur les enfants du bord du terrain.
Arrêter « d’aboyer » sur eux le samedi ou le dimanche.
Les laisser tester leurs idées. Découvrir leur corps.
Les laisser s’amuser. Avec le ballon.
Aider les petits clubs.
Leur survie en dépend.
Un petit regard vers ces viviers.
Qui ne peuvent se transformer en garderie.
Un effort vers ces premiers détecteurs de talents.
Au budget aléatoire de fortune.
Un pourcentage du fric « d’en haut » sera versé.
Là où tout commence.
Sous le beau ou le mauvais temps.
Le bénévole dévoué est toujours de la partie. Généreux. Mais hélas,
pas toujours compétent.
L’équipe nationale possède
un, et un seul, entraîneur.
A l’abri de tous ces coaches improvisés et maîtres de la parole.
Le sélectionneur ne peut être qu’un fin limier du métier.
Un technicien du football.
Un manager au sens propre du terme.
Capable de gérer les Hommes.
Son simple et bref discours injecte une réelle motivation chez les
joueurs.
Une solidarité. Une cohésion. Une résistance à toute épreuve.
Son intervention, au verbe adéquat, inverse la tendance.
Son charisme et sa connaissance profonde du football font de lui un
chef naturel.
Et chantons ensemble.
Discrètement, mais de façon fière, l’hymne national.
Chantons « la Marseillaise ».
Dans le cœur.
Et pas nécessairement de manière ostentatoire.
Qu’il n’en déplaise à certains jaloux, et aux pourvoyeurs de la haine.
Enfin, tant mieux si nos
artistes, multicolores, et souvent issus « d’en bas », gagnent autant
d’argent…