Si
l’on croit les articles de presse,
Le
procureur de la République aurait décidé de poursuivre Monsieur Gilles
BOURDOULEIX, député et maire de Cholet, suite aux propos litigieux que ce
dernier aurait tenus lors d’un conflit avec les gens du voyage.
A tort
ou à raison, en tant que citoyen, non-juriste, je m’interroge sur la
qualification d’« apologie de crime contre l’humanité » qui aurait
été retenue par le procureur de la République.
Ledit
propos, imputé à Gilles BOURDOULEIX, est grave. Il est choquant, blâmable et
condamnable. D’autant plus s’il est soutenu par un élu de la République
Française.
Ce
propos révèlerait le personnage, son mode de pensée, sa méthode, etc. Il suffit
de constater le sort qui aurait été réservée à cette autre élue ; celle qui
se serait désolidarisée, publiquement, du soutien témoigné à Gilles BOURDOULEIX
dans cette affaire.
Cependant,
plusieurs questions pourraient être soulevées. De façon objective et
impartiale.
« Apologie : (gr. apologia,
défense). Discours ou écrit destiné à convaincre de la justesse de qqch, à
assurer la défense de qqn, de qqch. » (Le Petit
Larousse, dictionnaire 2008).
Alors
Gilles BOURDOULEIX aurait-il tenu un discours ou rédigé un écrit dans le but de
convaincre de la justesse de ses propos et d’assurer la défense de sa
thèse ?
Gilles
BOURDOULEIX serait-il monté sur une tribune pour s’adresser à un public ? Aurait-il
publié un article ou un livre pour diffuser sa plaidoirie ?
Les
gens du voyage auraient-ils entendu ces propos qui les auraient ciblés ?
La
phrase, objet du litige, aurait été prononcée par Gilles BOURDOULEIX lors d’un
échange verbal avec les gens du voyage dans un contexte pour le moins tendu. Le
simple fait qu’un journaliste, présent sur les lieux, ait capté cette phrase
relèverait-il de ladite « apologie » ?
Rappelons
qu’il convient de respecter le travail des journalistes.
Est-ce
que Gilles BOURDOULEIX savait que le journaliste enregistrait la scène ?
Gilles
BOURDOULEIX était-il interrogé par le journaliste ?
Les
gens du voyage auraient-ils provoqué Gilles BOURDOULEIX ? La question
mériterait d’être posée ; bien que la compréhension ne puisse servir de
justification.
Pourquoi
condamnerait-on uniquement et seulement la réaction ? Ne devrait-on pas
sanctionner également la provocation ?
A mon
sens, l’« apologie » supposerait un acte courageux et pleinement
assumé. Or, il semblerait que Gilles BOURDOULEIX aurait donné plusieurs
versions différentes censées écarter sa responsabilité. Monsieur le
député-maire n’aurait pas assumé les propos qui lui sont attribués.
L’indignation,
aussi générale soit-elle, pourrait-elle constituer, à elle seule, une preuve recevable ?
D’autant plus si elle semble opportuniste et sélective.
Par
exemple, je n’ai pas vu beaucoup de personnes s’indigner pour d’autres faits
dénoncés depuis plusieurs années. Y compris par voie de presse. Des faits
vérifiables par des pièces indépendantes et règlementaires en tout premier
lieu. Des distorsions qui pourraient conduire leurs auteurs, Choletais et en
« col blanc » notamment, devant un tribunal correctionnel voire une
Cour d’assises. Pourquoi ce silence, dans ce cas ?
Dans
cette « affaire Gilles BOURDOULEIX », y aurait-il eu une intervention
politique ? Ce dernier aurait-il été poursuivi de la même manière si la
requête venait d’un citoyen « ordinaire » ?
Pourquoi
Gilles BOURDOULEIX n’avait-il pas été poursuivi pour les propos, pour le moins
choquants, qu’il aurait tenus en 2010 contre ces mêmes gens du voyage ? Dans
sa plainte, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) considérait ces propos comme « constitutifs
du délit de provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination
raciale réprimé par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881. »
Suite au classement sans suite qui aurait été décidé par le procureur de la
République, ladite LDH aurait pu poursuivre la procédure, elle-même, en usant
de la citation directe ou de la constitution de partie civile. L’a-t-elle fait ?
Gilles
BOURDOULEIX ne serait-il pas, lui-même, victime de l’impunité émanant des
organes de contrôle, de régulation et de sanction ? N’aurait-il pas été
encouragé à agir de la sorte ?
Est-ce
la prononciation du mot « Hitler »
qui aurait soudainement réveillé les consciences ?
Dans
L’EXPRESS (N°3254) du 13 novembre 2013, je lisais à propos de Naissance (Grasset) que le lauréat, Yann
Moix, du Renaudot 2013 « se livre à
d’interminables digressions sur tout et sur lui. … Et puis, il agite
prévisiblement tous les tabous de l’époque comme autant de chiffons
rouges : un peu de coprophilie, une ode à la Corée du Nord (tellement
chic !), un soupçon de Ben Laden et beaucoup de croix gammées (« De
Gaulle est un Hitler sans Auschwitz », paraît-il…). ».
Ecoutons
aussi Aimé Césaire : « … Oui,
il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler
et de l’Hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très
chrétien bourgeois du XXe siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore,
qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il vitupère, c’est par
manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est
pas le crime en soi, le crime contre l’Homme, ce n’est que l’humiliation de l’Homme
en soi, c’est le crime contre l’Homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des
procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie,
les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique… ».
Les
prochaines élections municipales auraient-elles favorisé un tel climat, une
telle voie ?
S’agirait-il
d’un « procès politique » déguisé ?
Le
doute pourrait bénéficier à l’accusé. Et ce dernier sortirait renforcé de cette
affaire.
Une
affaire qui, au final, pourrait être considérée comme de la « distraction
stratégique ».
Malgré
mes divergences ouvertes avec Monsieur Gilles BOURDOULEIX, et le traitement
ciblé que je subis depuis au moins 2005, je ne souhaite pas qu’on m’impose ce
qui pourrait être qualifié de « Burqa mentale ». Un « combat »
devrait être mené de façon loyale.
Quoiqu’il
en soit, visiblement, la ville de Cholet vit sous « l’ombre de
Hitler » depuis l’été dernier. Cholet est devenue, tristement et honteusement,
célèbre. Y compris à l’Etranger.
Sous
toutes réserves.
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